Site de Michel Ledeuil

Orchomène

Cette cité, méconnue de nos jours, atteint son apogée à l’époque des Achéens entre 1.500 et 1250 av. J.-C. comme l’attestent les nombreux objets découverts dans le trésor de Minyas.

La ville antique

Orchomène devait sa prospérité à une situation géographique favorable. Elle est bâtie sur une éminence qui domine la plaine fertile du lac Kopais.
Grâce à des travaux d’irrigation, les Minyens développèrent l’agriculture et entreprirent de creuser un canal jusqu’à la mer distante pourtant de plus de quarante kilomètres et séparée de la plaine par une chaîne de montagnes.

Lorsqu’Orchomène entra en conflit avec sa rivale, Thèbes, mais elle fut battue en 364 av. J.-C.
Les Thébains détruisirent la ville qui ne fut reconstruite que trente années plus tard lorsque Thèbes fut rasé, à son tour par Philippe de Macédoine, le père d’Alexandre le Grand. 

La bataille d’Orchomène

Orchomène est entrée dans l’histoire par la bataille qui se déroula à l’automne 86 av. J.-C. Cette bataille opposa les armées de Rome dirigées par Sulla et Mithridate VI Eupator.

À cette époque, Rome cherche à imposer définitivement son joug sur la Grèce, mais le roi du Pont, Mithridate entend conserver ses possessions de part et d’autre de la mer Égée et en Thrace.

L’année 86 av. J.-C. est un tournant de l’histoire. En mars, les Romains ont pris Athènes. Durant l’été, ils battent les armées de Mithridate à Chéronée, située à une vingtaine de kilomètres à l’ouest d’Orchomène.

En automne, une nouvelle armée dirigée par le général pontique Archélaos essaie de chasser les Romains. Les armées pontiques sont nettement supérieures en nombre, mais elles sont hétéroclites et composées de nombreux mercenaires, alors que le général Sylla est à la tête de légions aguerries.

Les quinze mille légionnaires auront raison des soixante mille soldats pontiques qui doivent s’enfuir vers la Thessalie, puis vers la Thrace. Les Romains peuvent désormais occuper la Grèce antique et dilapider les chefs-d’œuvre d’Athènes ou de Delphes comme le feront de très nombreux archéologues à la fin du dix-neuvième siècle. 

Pour commémorer sa victoire, Sylla fit édifier un trophée monumental dont les vestiges ont été retrouvés en 2004 à proximité de la ville. Il s’agit d’une colonne prenant la forme d'un tronc d'arbre sur lequel étaient suspendues les armures des soldats vaincus.

Le site archéologique.

Le site se limite à de maigres vestiges de l’enceinte de l’acropole, du théâtre antique et du trésor de Minyas.

Le trésor de Minyas est une tombe à coupole datant de l’époque mycénienne. À la différence des tombes à coupole que vous pouvez découvrir dans le Péloponnèse, à Mycènes, à Péristéria ou à proximité de Pylos, elle a perdu sa coupole.

Le trésor de Minyas a cependant deux particularités : il a un autel à l’intérieur de la tombe collective et, comme le trésor d’Atrée à Mycènes, une chambre funéraire latérale qui a conservé son décor à motifs floraux ou en spirale.

Le théâtre antique, situé à la droite de l’entrée du trésor de Minyas est accessible avec le même billet d’entrée, mais il vous faut insister auprès du gardien si vous voulez y pénétrer.

Attention, le site ferme à quinze heures comme la majorité des sites grecs. La sieste s’est sacrée !

L’église de la Dormition.

Elle se dresse en face du site archéologique. Comme vous avez garé votre voiture sous les pins pour avoir de l’ombre, vous ne pouvez pas la rater.

Faites rapidement le tour de cette église byzantine massive datée du neuvième siècle. Elle est un bel exemple de la transition du plan basilical au plan cruciforme qui s’imposera partout en Grèce à partir du onzième siècle.

Quitter Orchomène.

Pour rejoindre l’Eubée et terminer la journée sur une plage, il est préférable de prendre la direction de Kâtros, puis l’autoroute en direction d’Athènes. Vous en ressortez quarante kilomètres plus loin pour prendre la direction de Chalkida (ou Chalkis).