Klimt
Gustav Klimt est un peintre de compositions, sujets allégoriques, nus, portraits, paysages, dessinateur, décorateur, céramiste et lithographe qui fut en rupture avec la vision académique de son temps et fut l’un des précurseurs de la Sécession.
Ses origines
Deuxième enfant d'une famille de sept, Gustav Klimt est né à Baumgarten le 14 juillet 1862, à côté de Vienne. Son père est un orfèvre ciseleur de métaux précieux qui l’inscrit au cours de l’École des Arts et métiers de Vienne lorsqu’il a 14 ans.
Il y est rejoint par son frère cadet, Ernst un an plus tard. Ils dessinent ensemble des portraits à partir de photographies pour gagner de l’argent.
Sa rencontre avec le peintre et décorateur autrichien Hans Makart va lui permettre de participer très tôt à un ensemble de projets novateurs comme celui de la décoration des pendentifs du grand escalier du Kunsthistorisches Museum de Vienne.
À 21 ans, il crée son propre atelier et associe son frère qui est un orfèvre ciseleur de talent. Il réalise de nombreuses fresques, allégories et emblèmes dans un style néo-classique.
La précision de ses portraits est renommée et il se voit confier la décoration de murs et plafonds de villas mais aussi de théâtres et édifices publics.
À partir de 1885, son style se différencie progressivement de celui de son frère et il va désormais travailler pour son propre compte tout en restant dans le giron familial.
Mais 1892 est une année terrible qui voit le décès de son père, puis de son frère quelques mois plus tard ce qui provoque la dissolution de la Compagnie.
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Les œuvres sages
Ses premières œuvres sont dans la mode du temps. Il compose un certain d’œuvres allégoriques comme celui de la sculpture réalisée en 1896, l’Idylle réalisée en 1884 et d’inspiration préraphaélite et de nombreux portraits de célébrités ou de femmes de la haute bourgeoisie.
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Portrait de Bildnis Sonja Knips en 1898 |
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portrait de la soeur de Gustave Klimt |
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Alégorie de la sculpture |
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L'Allégorie de la Sculpture se présente sous la forme d'une superbe jeune femme qui se situe au premier plan.
Cette oeuvre démontre l'inspiration basée sur la culture gréco-romaine avec le portrait d'une cariatide sur un fronton de marbre et le célèbre "tireur d'épine" dont la plus belle copie, en bronze, est exposée dans le musée Capitolin à Rome.
L'idylle est quant à elle à la mode du temps est d'inspiration préraphaélite dans les postures et dans les coloris.
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Mes impressions
J’ai découvert la majorité des œuvres de cet artiste en parcourant, à partir de 2002, les différentes galeries de Vienne : le musée Léopold**, le musée national***, le musée de la ville de Vienne*** et la galerie du Belvédère***, notamment.
Gustav Klimt y est présent partout et c’est bien agréable car il n’y a pas de musée qui lui est particulièrement consacré. Ceci nous évite la saturation.
La décoration de l’escalier de la Galerie Nationale
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Il participe à l'élaboration des enjolivures du monumental escalier du Musée National par les ornements des pendentifs qui surplombent l’accès à la coupole dans laquelle se situe aujourd’hui le restaurant du musée.
Les colonnes en marbre, les chapiteaux corinthiens dorés et les fuyantes donnent une impression grandiloquente qui sied parfaitement à l'ensemble du bâtiment.
Les thèmes traités par les artistes sont divers et Gustav Klimt se laisse librement guider par son inspiration et ses fantasmes.
La princesse égyptienne avec les attributs classiques, digne d'Hatchepsout,est magnifique de même que le portrait d'une byzantine avec sa robe couleur or et son allur d'Icone.
La forme du visage et la chevelure fait immédiatement penser à Emilie Flöge dont il s'est peut-être inspiré.
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Sa rencontre avec Émilie Flöge
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Il rencontre et prend pour compagne, Émilie Flöge, probablement en 1897. Il a alors 35 ans alors qu'Emilie est à 23, puisqu'elle est née à Vienne dans une famille aisée en 1874.
Elle travaille comme styliste et créatrice de mode dans une maison de couture dirigée par sa sœur aînée Pauline.
Femme d’une beauté et d’un tempérament surprenant, elle deviendra son égérie et l’accompagnera jusqu’à la fin de sa vie en supportant le caractère renfermé du peintre qui passait de longs moments dans le jardin auprès duquel se trouvait son atelier.
Elle est morte à Vienne en 1952.
Il l’a représentée dans de nombreuses œuvres peintures, croquis, fresques. Il existe également un certain nombre de photographies dont celle-ci prise dans son atelier en 1909.
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Ils passent une grande partie de l’été dans le Kammer et la région de l’Attersee où il peint ses premiers paysages.
Klimt peint également quelques paysages, privilégiant une toile carrée (comme beaucoup d'artistes de la Sécession), avec une absence totale de personnages, ce qui donne une ambiance de particulière sérénité.
Ces tableaux sont peints « sur le vif » et terminés en atelier.
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La Sécession
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A partir de 1898, son style si caractéristique s’affirme. Il peint le célèbre tableau Pallas Athéna, qui sera utilisé comme affiche à l'occasion de la deuxième exposition de la Sécession, lors de l'inauguration de l'édifice de Joseph Maria Olbrich.
Sous un mode ironique, il détourne la représentation traditionnelle d’Athéna, en la montrant sous le visage de la déesse aux traits d'une femme fatale. Ses yeux maquillés nous fixent et la bouche s'efforce de ne trahir aucune expression.
Elle détient dans sa main droite une statuette qui fait penser à son œuvre la « nuda vérita », elle a des longs cheveux roux qui encadrent sur son torse un masque de Méduse.
Elle est parée d’une cote et d’un casque doré. C’est la première fois que l’or rutilant apparaît dans son œuvre. Son inspiration provient peut-être d’un voyage réalisé en terre byzantine.
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L’immensité de son œuvre.
Son œuvre comprend 230 tableaux, dont 54 tableaux représentant des paysages. Ses principaux travaux incluent les peintures, les fresques, les croquis et autres objets d'art, dont plusieurs sont exposés dans les différentes galeries de Vienne.
La profusion des détails, la richesse des décors et de la coloration en sont caractéristiques, ainsi que la précision des portraits.
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Peinture de Klimt : Les deux âges ou la mère et l'enfant |
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Peinture de Klimt : Femme fatale Judith mais faisant plutôt penser à Salomé |
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dessin de Klimt réalisé en 1916 : Femme assise aux cuisses écartées |
Les baisers romantiques
L’embrassade*** de Gustav Klimt est peinte dans une atmosphère nocturne sous les regards du monde obscur qui entoure les deux amants.
Ils s’aiment et se retrouvent en cachette pour un instant de bonheur. Leur amour est d’autant plus intense qu’il est défendu.
Mais ils se croient solitaires alors que le monde les épie. Non pas forcément pour les calomnier mais parce que chacun sait que les obstacles de la vie, qui sont devant eux, aura raison, un jour, de ce geste gracile et fou.
Ce petit tableau a été réalisé en 1895 et nous reconnaissons le beau visage d'Emilie Flöge et celui, moins connu, de Gustav Klimt lui-même.
Ce dernier, tel un amant de passage, semble sortir d'un buisson et la jeune femme, qui a déjà fermé les yeux, attend le baiser qui lui apportera le plaisir attendu.
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Le Baiser*** réalisé en 1907 constitue l’apothéose de son art. Le thème est le même que celui réalisé douze années plus tôt, mais son style a évolué.
Il est probable qu’il se rapporte au couple qu’il formait avec Émilie Flöge.
Ils vivent ensemble depuis dix années mais, en femme indépendante, elle a poursuivi son métier de styliste. C'est ainsi qu'elle a su garder l'artiste qui était bien connu pour ses aventures féminines.
La jeune femme savoure le baiser de l’homme comme un cadeau qu’elle reçoit de son amant. La couleur teinte or fait apparaître cette scène comme une icône.
La forme ondoyante de la robe décorée de motifs floraux aux couleurs vives donne un éclat de bonheur et la souplesse de la jeunesse éternelle. Un hymne à l’amour. Un instant volé au destin. En effet le danger n’est pas loin. Les amants se trouvent au bord d’un gouffre.
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La frise Beethoven
Lors de la quatorzième exposition de la Sécession en 1902, consacrée à la musique de Beethoven, Klimt présente une fresque en sept panneaux représentant la Neuvième Symphonie. Elle est destinée à illustrer un décor pour l'architecte Josef Hoffmann chargé de réaliser un monument en mémoire du musicien.
La frise monumentale de Klimt accueillait les visiteurs directement dans le hall d'entrée. Cette symphonie ornementale et opulente, dans laquelle Klimt part sur les traces de la « Neuvième » de Beethoven et de son interprétation par Richard Wagner, fait 34 mètres de large sur 2 de haut.
Quelques autres oeuvres
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La vierge épanouie et sublime entourée de jeunes femmes denudées, réalisée en 1913 |
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Les deux amies oeuvre réalisée en 1916, mais détruite dans un incendie en 1945 |
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thème mythologique réalisé en 1907. Danaé et Zeus transformé en pluie d'or |
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La jeune fille et le désir réalisé comme une suite de la vierge épanouie. Un homme qui a déjà de nombreuses expériences amoureuses s'intéresse à elle alors qu'elle rêve encore d'un amour romanesque. |
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Etreinte de deux amants sur un fond coloré et orné d'arabesque. La tapisserie, la robe de la jeune femme et le peignoir de l'amant se fondent : détail de la fresque d'Aldolphe Stoclet
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Jeune femme seule aux allures de Geisha. Elle détourne la tête. La robe à la forme et aux parements coniques se fond dans le décor : détail de la fresque d'Aldolphe Stoclet |
Les croquis érotiques
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A la fin de sa vie, il abandonne les oeuvres paysagistes pour s'intéresser davantage à la peinture très intimiste et aux portraits de femmes.
Il réalise des portraits de femmes de grandes dimensions avec des compositions richement décorées pour flatter une clientèle riche et bourgeoise qui lui fait des commandes.
Il dessine aussi de nombreuses scènes de femmes nues ou aux poses langoureuses et érotiques, en tenues extravagantes dans des compositions asymétriques, sans relief et sans perspectives, riches d'une ornementation chatoyante, envahissante et sensuelle.
Ces études ont, pour certaines d'entre-elles, été réalisées en vue d'être insérées dans des compositions plus vastes, mais il s'agit le plus souvent de croquis répondant à des pulsions de l'artiste.
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