Arès
Arès est le Dieu de la guerre. Fils de Zeus et d’Héra, il était féroce au combat et de caractère instable. A l’opposé de sa demi-sœur Athéna qui réunissait à la fois la maîtrise de l’art guerrier et la sagesse, il représente la folie meurtrière. Il est le symbole du carnage et des massacres.
Arès est un personnage ambigu. Il a hérité de sa mère Héra, le caractère explosif et ombrageux. Les autres dieux de l'Olympe, à l'exception d'Aphrodite, se méfient de lui et aucune cité grecque ne l'accepta comme divinité titulaire.
Il est amoureux de la belle déesse Aphrodite qui lui donna plusieurs enfants dont les plus connus sont Eros et Harmonie. Pourtant, cette liaison était illégale, aux yeux des autres dieux, puisque Aphrodite était mariée à Héphaïstos.
Aphrodite, à qui l’on reprochait ses infidélités, précisait cependant que c’est Héra qui lui avait imposé, par jalousie, son mariage avec un être boiteux.
Lorsque durant la guerre de Troie, les dieux de l'Olympe se divisèrent en deux camps, il prit le parti des Troyens. Sans doute pour rester aux côtés d'Aphrodite, sans doute également pour s'opposer à Athéna qui concevait la guerre avec ordre et méthode alors qu'Arès aimait les mêlées furieuses et la saveur du sang.
Dans l'Iliade, Homère nous raconte l'intervention d'Arès. Aphrodite s’est précipitée sur le champ de bataille pour protéger Enée qui va succomber sous les coups de lance de Diomède, le fils de Tydée.
C’est elle qui reçoit le javelot qui était destiné au fils d’Anchise. Elle est blessée à la main et son sang de déesse (l’ichor) coule de sa main transpercée. Arès vient à son secours et tue de nombreux Achéens avant de ramener Aphrodite sur l’Olympe où elle est soignée avant de se faire réprimander par Zeus pour son intervention.
Une magnifique statue exposée dans le musée national de Stockholm, nous présente la scène. L’auteur a saisi le moment où Arès prend dans ses bras la déesse inanimée. Le bras touché lui fait très mal, mais c’est aussi la stupéfaction de se voir agressée par un mortel qui la bouleverse. Et puis, Aphrodite, voluptueuse, aime bien qu’on s’occupe d’elle. Arès regarde autour de lui pour vérifier que tout danger est écarté, avant de quitter le champ de bataille. |
Une professeure explique la scène à ses élèves |
Une statue hellénistique exposée dans le musée Altemps à Rome, représente Arès comme un éphèbe musclé et d'une grande beauté classique.
Il semble méditer, assis sur un trône, entouré de ses armes, après sa fuite en Thrace.
On devine le bouclier sur la gauche, le casque et le glaive dans son fourreau. A ses pieds, un enfant est bizarrement placé, il s'agit sans doute d'Eros.
Mélancolique, il regrette de s'être enfui en laissant le champ libre à d'autres amants d'Aphrodite, comme Hermès ou Adonis.
Durant son séjour en Thrace, il eut de nombreuses conquêtes féminines qui lui donnèrent des enfants qui avait tous le caractère bélliqueux de leur père.
On prétend même que la reine des Amazones, l'intrépide Penthésilée qui mourut durant la guerre de Troie, était l'une de ses filles.
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photo Michel Ledeuil : musée Altemps |