Andromède
Andromède, fille de Céphée, roi d’Ethiopie et de Cassiopée, avait imprudemment déclaré être plus belle que les Néréides. En représailles, Poséidon obligea Céphée à livrer sa fille à un monstre marin qui ravageait le pays.
En revenant de son aventure contre Méduse, Persée, monté sur son cheval Pégase, aperçut Andromède en grand danger. Il tua le monstre, délivra la jeune princesse d’une mort certaine et l’épousa.
Cette célèbre fresque qui provient d’une villa romaine de Pompéi est exposée dans le magnifique musée archéologique de Naples.
Les personnages sont stéréotypés et figés. Il s'agit d'une fresque dont le seul mérite est d'être un vestige datant, au plus tôt, de 79 apr. J-C, date de la destruction de Pompéi par l'éruption du Vésuve.
Elle démontre par contre combien les mythes grecs faisaient partie de la culture romaine, dans le prolongement de leur croyance dans les mêmes dieux.
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Photo Michel Ledeuil : fresque de Pompei exposée au musée archéologique de Naples |
Photo Michel Ledeuil : Persée et Andromède alte galerie à Berlin |
Persée enlève Andromède après l’avoir libérée de ses chaînes et sauvée du monstre marin qui apparaît en bas du médaillon. Le monstre semble bien vivant. Persée l'aura sans doute précédé au lieu de l'affronter.
Il tire sur la sangle de Pégase, le cheval ailé et tourne la tête vers la jeune femme d’un regard rassurant. Andromède, en état de choc et dont le visage marque encore la terreur de l’épouvantable fin qui lui était réservée, s’abandonne déjà à son sauveur en lui passant amoureusement un bras par-dessus son épaule.
Eros, le dieu de l'amour, annonce la fin heureuse de l’histoire. Persée sera récompensé de son acte de bravoure en épousant la belle princesse.
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Rubens réalise le triomphe du baroque avec ses femmes bien en chair. Il s'inspire du mythe dans deux tableaux exposés au kulturforum à Berlin.
Sur le premier tableau, Andromède se trouve enchaînée, pleine d'effroi, en pleurs car le monstre marin que l'on devine, va bientôt la dévorer. Vers la gauche, un détail nous annonce pourtant la suite de l'histoire : Persée juché sur Pégase et qui vient de tuer Méduse, l'a aperçu et s'apprête à intervenir.
Le second tableau montre son triomphe. Le monstre agonise et Pégase attend patiemment que Persée délivre Andromède de ses liens.
Il est difficile de cerner les véritables sentiments de la jeune princesse : le soulagement, la confusion, la honte ? Peut-être est-elle tout simplement en état de choc, mais les inutiles angelots nuisent à la dramaturgie et l'oeuvre perd de son éclat.
Photos Michel Ledeuil : oeuvres de Rubens exposées au Kulturforum de Berlin et une oeuvre de Edward John Poynter exposition temporaire à Rome. |
Le bas-relief ci-dessous est incrusté dans le socle de la très célèbre statue de Cellini exposée dans la loggia dei Lanzi à Florence qui représente Persée qui vient de tuer la gorgone Méduse et tend sa tête au peuple.
La scène représentée est riche de personnages puisque l'on découvre de droite à gauche : Céphée, le roi d’Ethiopie qui détourne son regard, sa femme Cassiopée qui se lamente déjà, la foule qui hésite entre la vindicte et l'annonce de l'arrivée de Persée.
Andromède, personnage principal, située au centre du bas-relief qui se tourne, dans un geste élégant, vers le ciel et la foule qui lui crie des mots qu'elle ne peut comprendre à cause de la houle. A droite, le monstre envoyé par Poseidon, gueule ouverte et qui voit Persée fondre sur lui avec son sabre et les attributs ailés d'Hermès. Persée a laissé le soin à Eros de prendre soin de Pégase et de la tête de Méduse.
Cette fresque, voulue par Cosme Ier est une oeuvre politique qui se sert du mythe pour se faire représenter en sauveur du peuple de Florence contre le danger français et des ennemis des Médicis. |
Photo Michel Ledeuil : socle de la statue de Cellini à Florence |
La délivrance d'Andromède vue par d'autres artistes