Sissi
Elisabeth Amélie Eugénie de Wittelsbach, surnommée Sissi, est née le 24 décembre 1837 à Munich. Elle se marie à Vienne avec François-Joseph, l'Empereur d'Autriche le 24 avril 1854, alors qu'elle que seize ans.
Elle est assassinée à Genève, le 10 septembre 1898, par l'anarchiste Luigi Luccheni. Son corps repose aux côtés des corps des autres membres de la dynastie des Habsbourg-Lorraine, dans la crypte des Capucins à Vienne.
photo Michel Ledeuil |
Lorsque vous visitez la Hofburg à Vienne, vous découvrez Sissi ominiprésente. Il y a partout des portraits, les officiels**, les plus intimes, Élisabeth décoiffée, quelques photos et une magnifique statue grandeur nature de Sissi.
Je ne m’étais jamais posé la question de ses mensurations. Si j’avais parié, je n’aurais pas gagné. Elle était grande (1,73 mètre), elle était très mince (50 centimètres de tour de taille) et ne pesait que 48 kilos.
Pour garder sa ligne, elle ne s’adonnait pas au steak frites et ne buvait sans doute que de l’eau. Il lui arrivait de se nourrir pendant plusieurs jours d'affilée que d'un simple bouillon, de fruits ou de cinq à six œufs à la coque mélangés à du sel. Il paraît que la perte de poids est garantie. Et pour garder la silhouette svelte, elle prenait soin de s'enrouler le soir, des serviettes humides autour des hanches.
En bref elle était très belle, séduisante mais épouvantablement têtue, égoïste, et profondément ennuyeuse. La collection Sissi*** est une grande réussite. Les commentaires diffusés dans les écouteurs sont d’une très grande qualité. Ils vous permettent, non seulement de suivre l’itinéraire du musée mais aussi celui qu’Élisabeth a suivi jusqu’à sa déchéance totale. |
Elle n’est pas épargnée par le récit. Elle est fort justement présentée comme une égoïste, une mère qui se désintéresse de ses enfants, une femme qui souffre de la peur de grossir, de la peur de vieillir. En bref, une femme qui a accepté, dans un rêve fou de la jeune fille de quinze ans qu’elle était, les honneurs dus à un improbable mariage, mais qui a refusé toute concession au protocole, certes pesant de la Cour.
Elle aurait dû être, comme Grâce Kelly, en représentation permanente, mais cela lui déplaisait et elle le faisait savoir à tout son entourage. Ingrate, butée, son désamour vis-à-vis de celui qui l’a choisie, un jour, à la place de sa sœur plus âgée et qui aurait certainement mieux servi les Habsbourgs, est passé, dans l’image faussée par le cinéma, inaperçu à notre entendement.
Sa réputation est surfaite. Elle fut, au contraire, de son temps, sévèrement jugée pour sa désinvolture et son mari était la risée de l’Europe. François-Joseph est paradoxalement vu à travers une série d’échecs.
Monté sur le trône à la suite d’une révolution lavée dans le sang, il put, par une sage politique rétablir progressivement certaines libertés. Mais, tout comme Napoléon III fut balayé alors qu’il faisait enfin des réformes démocratiques, l’œuvre du mari de Sissi apparaît, à juste raison, comme une série d’épouvantables désillusions. La perte de l’Italie du Nord après tant d’atermoiements, la sécession hongroise, la catastrophe mexicaine dans laquelle il perdit son frère, Maximilien, le suicide de son fils héritier pour une fredaine avec une adolescente même pas jolie, et la guerre contre la Russie… et la Grande Guerre…
Pauvre monarque ! Il pensait, au sortir de son adolescence, vivre sa vie aux côtés de sa jeune femme comme un conte de fées alors qu’il fut sans cesse, sans l’appui de celle-ci, confronté aux réalités du pouvoir et à la montée des antagonismes nationaux.
Portrait officiel de l'Impératrice |
La visite des Appartements Impériaux et de l’argenterie se fait dans la Hofburg qui était la résidence favorite de la famille des Habsbourgs.
La visite d’un palais est toujours chose difficile. Ou bien on défile d’une pièce à l’autre et l’on s’intéresse au mobilier, aux décorations, aux tableaux sur les murs, ou bien on essaie de faire revivre quelques personnages illustres pour mieux comprendre leur vie et découvrir, au travers de cette évocation, d’une manière plus réaliste, les appartements.
Concernant la Hofburg, il nous est facile de mettre en scène les deux personnages les plus médiatiques : François Joseph et sa belle et espiègle épouse, Élisabeth.
La disposition des pièces révèle le manque d’intimité et la lourdeur du protocole qui a tant exaspéré Sissi et avant elle, dans un autre décor - celui du Château de Versailles - Marie Antoinette. |
Les monarques étaient sans cesse en représentation. La chambre à coucher d’Élisabeth, longue et étroite, avec le lit posé au milieu de la pièce, ressemble à la scène d’un théâtre. Seul un paravent permettait à la princesse de ne pas dormir sous les yeux indiscrets de ses servantes ou de sa belle-mère, sa tante Sophie.
Elle passait ensuite dans sa salle de gymnastique et son boudoir, pour s’habiller et se parer avant de pénétrer dans la salle des petits déjeuners. C’est à cet endroit qu’elle pouvait rejoindre, parfois, son mari et prendre en tête-à-tête, une collation.
Élisabeth, considérée comme l’une des plus belles femmes de son temps, avait peur de vieillir et passait des heures aux soins et au maintien de sa beauté. |