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Erzurum couvErzurum

La favorite d'Ayas Pacha


Francesca vit ses dernières heures de tranquillité en lisant l’Odyssée à l’ombre des moulins qui bordent le port de Mandraki. La menace que font peser les Ottomans sur Rhodes se précise et bientôt sa vie insouciante et paisible va basculer.

 

Elle se retrouve recluse au milieu du harem. Au comble du désespoir, elle sera pourtant sauvée par sa beauté et son bel esprit et va devenir la favorite d’Ayas Pacha, l’un des grands du régime.

 

Erzurum, c’est elle ! Sa rapide ascension provoque la jalousie des autres Kadins. Elle doit dénouer les complots et lutter contre ses propres emportements car elle refuse de se plier aux usages du harem.

 

Sa désobéissance l’amènera à courir de grands dangers. Ballottée entre sa volonté de retrouver sa liberté et le plaisir de se voir comblée par son maître, offerte à un prince Safavide comme s’il s’agissait d’un cadeau, elle s’enfuira par deux fois. Sa condamnation à une mort effroyable la guette, mais un étrange personnage intervient. Il s’appelle Arnaud et elle n’en sait pas plus.

 

À travers cette fresque, on découvre les heures les plus sombres de Rhodes qui se trouve assiégée par des forces considérables emmenées par Süleyman le Magnifique et les intrigues qui secouent la société cosmopolite instituée, au fil du temps, par les Ottomans.


 

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Notes de l’auteur

La vieille ville de Rhodes, l'étendue de ses remparts, les quartiers cosmopolites, les auberges, la visite du Palais des Grands Maîtres m'ont fourni le cadre et le début de l'histoire.

 

Le siège de Rhodes, la résistance des sept cents hospitaliers pendant six mois contre une armée ottomane de près de cent mille guerriers, sont suffisamment épiques pour me fournir la trame.

 

Dans ce cas, il me fallait m'intéresser à la population civile, des Grecs pour la plupart qui se sont retrouvés au milieu de combats qui ne les concernaient pas.

 

En effet, nous sommes en juin 1521. Constantinople a été prise en 1453, plus de soixante-dix ans. L'Empire byzantin a disparu. Toute la Grèce est devenue ottomane après avoir subi le joug des Francs depuis le sac de 1204.

 

Le Sultan respecte la liberté de culte, pourvu que les populations paient le tribut et ne s'intéressent qu'au commerce.

 

De nombreux Génois se sont installés dans le quartier de Galatas à Istamboul. La république génoise et les Vénitiens font du commerce avec la Sublime Porte.

 

Les armateurs grecs font du commerce en transportant par la mer, les marchandises dont les Ottomans ont besoin ainsi que les épices et étoffes qu'amènent les caravanes.

 

Malgré les privations de droit et les brimades dont ils font l'objet, les populations vivent dans une paix précaire qui s'est installée.

 

Les guerres contre les Safavides, pour la prise de Tabriz ou de Bagdad ou contre les catholiques dans les Balkans sont lointaines. Les seules conséquences sont les impôts et l'enlèvement de jeunes grecs dont on fera des Janissaires.

 

Cette troupe d'élite de plusieurs milliers de membres constitue, avec la puissante artillerie, la force de l'armée ottomane, car il s'agit d'une armée de métier.

 

À Rhodes, les hospitaliers sont donc considérés comme des occupants. Les impôts pleuvent, les brimades, les corvées, les risques de se voir entrainé dans une guerre qu'ils jugent inutiles, sont le lot de la population.

 

Il s'agit d'artisans, de pêcheurs, de paysans, de commerçants. Dans le port de Mandraki, les goélettes battent tous les pavillons de l'Égypte à Gênes et le commerce va bon train.

 

En 1521, le tout jeune Sultan veut laver l'affront fait à son grand-père qui n'a pas réussi à prendre, en 1480, cette forteresse chrétienne au milieu des mers contrôlées par les Turcs.

 

À son arrogance, les Hospitaliers qui ont été chassés des siècles plus tôt du royaume de Jérusalem répondent par la pugnacité. Ils sont les défenseurs avancés de la chrétienté. Tout du moins le croient-ils.

 

Ils sont pourtant anachroniques. Le temps des croisades est terminé, après une série de lamentables échecs.

Les monarques chrétiens se font la guerre entre eux pour des héritages issus de la féodalité. François 1er, le stupide roi de France, se bat contre Charles-Quint pour le Milanais jusqu'à sa déroute à Pavie en 1525.

 

Le Pape combat pour préserver ses états au milieu des principautés italiennes qui se font la guerre pour le bonheur des condottieri.

 

Mon but n'était pas de faire un livre d'histoire, mais de replacer la vie d'une jeune femme au milieu de ces désordres. C'est pour cela que l'idée de créer le personnage de Francesca Vespucci m'est venue.

 

À la fin du siège, à dix-huit ans, la jeune fille se retrouve prisonnière et offerte à son futur maître comme cadeau. C'est ignoble si on s'en rapporte à nos mentalités, mais c'est le lot de nombreuses jeunes femmes qui se retrouvent dans le harem de Topkapi et de ceux des grands dignitaires.

 

C'est l'occasion, pour moi, de me retrouver, au plus près de la vérité historique et donc loin des descriptions de nos écrivains ou peintres du dix-neuvième siècle.

 

De tout temps et dans toutes les civilisations, il y a eu des esclaves pour faire les travaux ménagers ou des champs.

Dans les harems on retrouve les Kadins et leur suivante et les servantes les plus misérables. Ces harems sont organisés de manière pyramidale. J'ai indiqué dans l'annexe du roman, les différents niveaux allant de l'odalisque à la kadin.

 

Dans ce cercle fermé, la promiscuité, la jalousie, la maladie, les brimades sont le lot de tous les jours.

 

Les plus belles femmes, dès lors qu'elles sont repérées par l'eunuque chargé de la gestion du harem ou par le maître ou l'un de ses adjoints, sont entrainées dans une spirale d'humiliations, des haines, d'espoirs aussi de s'en sortir si elles plaisent aux maîtres.

Les dangers sont immenses, car le risque d’avoir déplu, le poison versé par une rivale ou la cordelette des muets ne sont jamais loin.

 

En suivant le terrible parcours qui s'impose à Francesca, nous découvrons les craintes, les rares moments de bonheur, la jalousie et tous les rites ou coutumes qui s'imposent dans la vie quotidienne de ces jeunes femmes.

Les personnages

Personnages romanesques :

 


Francesca Vespucci : jeune rhodienne d’origine italienne ; fille du patron de l’auberge d’Italie, puis favorite d’Ayas Pacha, sous le nom d’Erzurum.


Arnaud de Trabzon : mercenaire d’origine byzantine. Son vrai nom est Arnaud Comnène. Il est un descendant de l’une des deux célèbres familles ayant régner sur l’Empire Byzantin.  


Asman Rüthen : eunuque au service d’Ayas Mehmed Pacha d’origine nubienne. Il dirige en compagnie d’Hadice le harem d’Aksaray pour le compte d’Ayas Mehmed Pacha.  
 


Assanourian : chef de bande d’origine géorgienne aux services des Ottomans.
 


Erzurum : ville d’Arménie conquise par Ayas Mehmed Pacha pour le compte des Ottomans et nom ottoman de Francesca.

 

Galeano Vespucci : patron de l’Auberge d’Italie à Rhodes, père de Francesca.  
 


Giuliano di Cortona : Chevalier de Saint-Jean d'origine italienne.
 


Gina : serveuse grecque de l’auberge d’Italie.
 


Haçhar : suivante d'Erzurum, musulmane originaire d'Azerbaïdjan.
 


Hadisherüm : Baskadin d’Elkas Mirza.
 


Hürrum : Baskadin et favorite d’Ayas Mehmed Pacha.

 

Mihrimah : l’une des Kadins d’Ayas Mehmed Pacha.
 


Ischanah : servante mulâtresse, sans doute d'origine nubienne, au service de Francesca à Aksaray.
 


Mahmoud : chef de bande d’origine kurde et compagnon d’armes d’Arnaud de Trabzon.
 


Muktafi : l’un des compagnons d’armes d’Arnaud de Trabzon.
 


Niobé : femme d’Assanourian, jeune noble d’origine byzantine. Son vrai nom est Théodora Cantacuzène.  Son surnom provient de la mythologie grecque.
 


Lorenzo : jeune médecin d’origine génoise. Vient soigner les blessés et les malades à Rhodes.
 


Pietro : jeune combattant d'origine vénitienne et de Modon. Fils d'un chirurgien réputé.
 


Yasmina : jeune juive originaire de Tabriz et compagne d'Arnaud de Trabzon. Son vrai nom est Sarah Nakip
 


Imruyïm : Sancakbey de la circonscription de Kars.


 
 
Personnages historiques :
 


Ayas Mehmed Pacha : Chef des janissaires, puis gouverneur d’Aksaray, grand vizir du sultan Souleymane entre 1536 et 1539 après l’exécution d’Ibrahim Pacha.
 
 


Elkas Mirza : frère cadet du Shah de Perse Tahmasp.
 


Shah Tahmasp : Shah de Perse à partir de 1524, frère aîné d’Elkas Mirza.
 


Shah Isman : Shah de Perse, mort en 1524 et remplacé par son fils aîné Tahmasp.
 


Hafsa Hatun : mère de Souleymane, elle est la fille de Mengli Giray, khan des Tartares de Crimée.
 


Seref Khan : Bey de Bitlis, personnage ambigu. il trahit le Sultan Souleymane pour le Shah Tahmasp
 


Ibrahim Pacha : grand vizir de Souleymane jusqu’à son assassinat en 1536 sur l’ordre du Sultan.
 


Hadice : sœur de Selim, femme d'Ibrahim Pacha.
 


Gabriele de Martinengo : ingénieur et artilleur lombard au service des Chevaliers de Rhodes.


 

Roxelane. Favorite de Souleymane. Sans doute esclave d’origine ruthène. Elle a eu une très grande influence sur le Sultan.

 
Termes spécifiques :
 


Askeri : personne faisant partie de la caste des militaires, le plus souvent un gradé.
 


Baskadin : favorite ou première dame du palais. Se dit également d’une femme ayant donné au moins un fils au maître.
 


Kadin : une des favorites ou des quatre femmes du Sultan ou du maître.
 


Gödze : femme du Harem ayant été remarquée ou ayant passé une nuit avec le Sultan ou le maître.  
 


Gedikli ou odalisque : femme du harem.

Les illustrations

 

Les illustrations

Contexte historique

 

Les faits racontés dans ce roman s’adossent à beaucoup d’éléments historiques. Il commence en juin 1522 à Rhodes et se termine en novembre 1539, quelques mois après la mort du Vizir Ayas Mehmed Pacha de la peste et la fuite de sa favorite à Venise avec la complicité d’Hürrem la femme de Soliman le Magnifique.

 

Le roman commence le 2 juin 1522 à Rhodes par les prémices de l’attaque des Ottomans. Le siège de Rhodes va bientôt commencer.

 

Il s’agit d’un épisode important du long recul des chrétiens qui perdent tour à tour tous les bastions orientaux depuis la défaite lors de la bataille de Hattin le 4 juillet 1187 et la capture de la Vraie Croix, puis la prise de Jérusalem.

 

L’Empire byzantin, dernier vestige de l’Empire romain, a disparu par la prise de Constantinople en 1453, plus de soixante-dix ans auparavant.

 

Il s’agit d’une longue agonie commencée par le sac de la superbe capitale en 1204 par les Francs.

 

Ces croisés qui se montrent incapables de reprendre le royaume de Jérusalem provoquent la destruction de l’empire orthodoxe. La cupidité des Vénitiens qui prêtent leurs navires à des aventuriers et prennent part au saccage de la ville ne provoque au sein du monde catholique aucune indignation.

 

La civilisation grecque, déjà mise à mal par les Byzantins lorsque l’Empire Romain est devenu chrétien, a complément disparue.

 

Après le sac de 1204, les Vénitiens et les chefs de la quatrième croisade avortée se partagent la Grèce et construisent sur les anciennes acropoles des citadelles qui ne résisteront pas aux attaques des Ottomans lors de leur extension.

 

La guerre entre les Vénitiens et les Ottomans qui se déroule entre 1463 et 1479 entraine la perte de l’île Eubée (Négrepônt) et de nombreuses places fortes en Albanie et dans le Péloponnèse.

 

Venise conserve Chypre, mais la marine ottomane, qui a fait de nombreux progrès, rivalise désormais avec celle des Vénitiens et celle des Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem.

 

Lorsqu’en juin 1522 commence le siège de Rhodes, toute la Grèce est occupée par les Turcs et la méditerranée est devenue, presque exclusivement, une mer aux mains des Ottomans.

 

La résistance des sept cents Hospitaliers, de mercenaires et de la population enrôlée de force, pendant six mois contre une armée ottomane de près de cent mille soldats, a de quoi surprendre. Mais, malgré une artillerie puissante et des attaques multiples, mais désordonnées, les Ottomans n'arrivent pas à pénétrer dans la citadelle avant la capitulation des Hospitaliers.

 

Après la perte de Saint-Jean d'Acre en 1291, l'ordre des Hospitaliers s’est installé quelques années à Chypre puis conquiert l'île de Rhodes sous suzeraineté byzantine entre 1306 et 1310.

Ils ont construit une place forte avec de puissants remparts qu'ils feront évoluer au fur et à mesure des progrès de l'artillerie.

 

L'Ordre se dote d'une puissante marine de guerre et conserve un certain nombre de garnisons sur les îles du Dodécanèse. Ils n’hésitent pas à piller les navires marchands et à attaquer les navires battant pavillon ottoman.

Leur présence au milieu de la mer que les Ottomans dominent désormais est considérée comme une menace pour le Sultan ottoman.

Commentaires des lecteurs

Marion

Francesca est un personnage attachant. J'ai pris plaisir à suivre les différentes étapes de sa vie. C'est un livre qui a retenu toute mon attention du début à la fin. Le côté historique a été très enrichissant et donne une vraie dimension au livre. C'est un livre qui se lit facilement, fluide. Il permet réellement de s'échapper de son quotidien pour s'imaginer la vie à l'époque de Francesca.

 

Anna 

J'ai beaucoup aimé ce livre. L'histoire est palpitante et on apprend beaucoup de choses sur le plan historique.

 

Carole

Super. J'ai bien aimé tout le livre. On suit avec passion les aventures de Francesca.

 

Aurelien

C'est un roman historique très documenté. Les aventures de Francesca et les complots au sein des harems sont palpitantes

 

Arnauld

C'est bien écrit et on lit facilement ce livre qui nous emmène tour à tour à Rhodes puis au sein des harems ottomans et safavides. Francesca est agréable et on tremble plusieurs fois pour elle.

 

Jean-Michel

J'ai trouvé le début un peu long par ce que je ne m'interresse pas à l'histoire, mais après c'est un évenement et une surprise toutes lesdix pages.

Le style est superbe.

 

Amandine

Je n'aurai pas voulu vivre à cette époque. J'ai tremblé pour Francesca que je trouve bien cruelle elle aussi.

 

 

 

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