Une balade à Stockholm
Préparer son voyage
Vous prévoyez un voyage de 6 jours en avion avec logement 5 nuits dans un hôtel dans la vieille ville.
- Notez les principales curiosités, qui sont d’ailleurs peu nombreuses, et que vous repérez à l’avance afin de profiter pleinement des balades le long des quais ou par bateaux en allant d’un site à l’autre.
- Privilégiez un hôtel dans la vieille ville : Gamla Stan, ce qui permet de séjourner au calme et de disposer de nombreux restaurants à proximité.
- Il n’est pas nécessaire de suivre les conseils des guides touristiques qui vantent la tourist card. Hors saison, de nombreux sites sont fermés et, de toute manière, les horaires d’ouverture (10 heures – 17 heures) ne vous permettent pas de visiter plus de deux musées chaque jour.
- La meilleure période pour séjourner à Stockholm est juin ou juillet en effet l'ensemble des musées est ouvert. A cette période, la longueur des journées vous assure de belles soirées romantiques dans les rues de la Gamla Stan ou sur les quais de l’île Riddarholmen.
- Préparez son budget. En dehors de l’hôtel que vous paierez par carte bancaire, vous ferez toutes vos autres dépenses en monnaie locale. Prévoir 1.200 SEK (110 euros pour les transports). Le prix des services, restaurants, boisson, entrée musée, sont environ 20% plus cher qu’en France. Il est également possible de payer l'intégralité des dépenses avec votre carte bancaire, mais vous aurez des frais supplémentaires.
Faire son plan de visite
Il y a quelques visites qui valent vraiment la peine, il s’agit de l’île des Chevaliers**, de l’Hôtel de Ville**, du Musée National**, du navire Vasa***, du parc musée en plein air et zoologique du Sanksen***, du château de Drottningholm***, du musée nordique*, du musée des Antiquités Nationales**, du musée d’Art Moderne.
Le tableau ci-dessous fournit un exemple de séjour qui combine une ou deux visites par jour avec les promenades dans Gamla Stan** ou sur les nombreux bacs qui sillonnent la ville en partant notamment soit de Slussen, soit de l’Hôtel de Ville.
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Dans ce tableau vous prévoyez 5 nuits d'hôtel avec un petit déjeuner très copieux.
Pour les repas, X signifie un déjeuner pris sur le pouce ou dans une cafétéria, R1 un repas normal et R2 un repas dans un bon restaurant avec une bonne bouteille de vin |
L’arrivée à Stockholm
En partant d’une ville de province avec changement à Roissy, il est possible d’atterrir à Arlanda, l’aéroport de Stockholm, vers 13 heures et de rejoindre par taxi votre hôtel une heure plus tard.
Je vous conseille de changer l’argent à l’aéroport. Il y a plusieurs bureaux et le change est beaucoup plus avantageux qu’en France ou dans un bureau de change à Stockholm. Vous pourrez désormais tout payer en SEK, la couronne suédoise.
Le taxi est le moyen le plus rapide et le moins onéreux dès que l’on voyage en couple ou à plusieurs personnes. Aucun bagage à transporter jusqu’à l’hôtel, c’est appréciable. Il faut compter de l’ordre de 650 SEK pour le transport, soit environ 60 euros.
Après une installation rapide, vous partez à la découverte de la vieille ville et vous en profiterez pour effectuer les repérages : restaurants, heures d’ouverture des musées, horaire des bacs en partance à Slussen.
Première promenade
Vous remontez la rue qui longe le bord de l’île et la ligne de métro, jusqu’à la maison de la Noblesse* puis vous franchissez le pont qui vous amène jusqu’à l’île des Chevaliers**.
Le soleil éclaire l’église Riddarholmen dans laquelle vous découvrirez les chapelles dans lesquelles se trouvent les tombeaux des rois de Suède.
photo Michel Ledeuil : l'île des Chevaliers et l'église Riddarholmen |
photo Michel Ledeuil : les flèches de l'église Riddarholmen |
Les coupoles et clochers génèrent des ombres, des obliques et des contrastes superbes sur la place qui porte le nom de la statue de Biger Jarl et sur les palais Wangrel**.
Les flèches qui ornent les toits du palais Wangrel projettent sur la façade rose du palais Stenbock, un casque à pointe qui se découpe joliment.
Photo Michel Ledeuil le palais Wangrel |
Photo Michel Ledeuil jeux d'ombre sur le palais Stenbock |
Vous descendez ensuite la rue qui nous amène au pied du palais Wrangel pour découvrir les vues** qui s’offrent en direction de l’Hôtel de Ville et des quartiers ouest de la ville. Il s’agit d’une balade agréable qui permet de vous imprégner de l’atmosphère générale de la ville.
Vous revenez ensuite vers l'église Riddarholmen pour en faire le tour. Vous pourrez la visiter une autre fois pour découvrir les chapelles et les tombeaux des rois de Suède, mais elle n'est ouverte que de juin à août.
Les tombeaux à gisant que vous pourrez voir en face de l'autel sont ceux de deux rois médiévaux.
Photo Michel Ledeuil : vue du bord du mer vers l'Hôtel de Ville |
vue intérieure de l'église Riddarholmen et les tombeaux |
En revenant vers la vieille ville, vous passez devant la maison de la Noblesse*. Ce palais érigé à partir de 1650, au moment de la splendeur du Royaume de Suède, mélange le classique et le baroque et dispose d’un beau parc. Il est possible de le visiter mais il vous faut contrôler les heures d’ouverture. Il y a également une salle de concert.
Après avoir pris quelques photos de l’édifice, vous poursuivez votre promenade en direction de la cathédrale de Stockholm. Elle dresse son clocher surmonté d’une tour lanterne qui date de 1740. Cet édifice, construit à partir de 1279, sur la partie la plus haute de l’île, a subi maints aménagements.
Plutôt sombre et sans véritable charme, elle paraît un peu fouillis. On découvre les bancs royaux, les statues, des gisants mal mis en valeur et enfin la grandiloquente statue qui présente Saint-Georges terrassant le dragon.
Ce monument commémore la grande victoire des Suédois sur les Danois à la bataille de Brunkeberg en 1471. C’est grâce à cette bataille que la Suède put reprendre son autonomie vis-à-vis de ses puissants voisins.
Photo Michel Ledeuil : intérieur de la cathédrale |
Photo Michel Ledeuil : La grand place |
Pour arriver sur la Grand-Place, il n’y a que deux cents mètres à faire. De petites dimensions, elle ne peut rivaliser avec celle de Bruxelles par exemple, mais elle a le charme discret de la vieille ville.
Installez-vous à l’une des terrasses. Ils ont toute sorte de bières (même de la San Miguel) ou de vins de l’autre bout du monde (Chilien surtout).
Pour être en terrasse, il faut soit profiter des chaufferettes qui sont installées près de la façade, soit s’envelopper dans une couverture mise à disposition sur les sièges les plus avancés.
Vous terminez votre promenade par le Palais Royal et les gardes qui ressemblent, avec leur uniforme d’opérette, à des pantins casqués. Vous pouvez également aller, en repérage, jusqu’à Slussen car c’est à cet endroit que de nombreux bacs partent en direction de l’île de Djurgardsstaden.
Deuxième journée.
Visite de l’Hôtel de Ville**
Après avoir pris un petit déjeuner copieux, vous partez, à pied, en direction de l’île des Chevaliers et rejoignez l’Hôtel de Ville en franchissant tour à tour le Vasabron puis le Stadhusbron.
Ces deux ponts offrent de belles vues sur la ville et les multiples bras du fjord. En attendant l’heure d’ouverture, vous pouvez prendre vos repères pour l’excursion en direction de Drottningholm et faire quelques belles photos de la vieille ville**.
Vous découvrirez aussi le mausolée de Karl Jarl qui fait un peu cliquant, bien qu’il soit un peu abîmé du côté de la mer.
Photo Michel Ledeuil : vue vers l'Hôtel de Ville et l'embarcadère |
Photo Michel Ledeuil : mausolée de Karl Jarl près de l'Hôtel de Ville |
L’Hôtel de Ville ouvre ses portes à dix heures. Il n’y a que des visites guidées et les commentaires ne se font qu’en langue anglaise.
Il y a des belles choses : le plafond en forme de navire avec une décoration très colorée**, des frises*, des bas reliefs, des bronzes* et aussi la curieuse salle de réception avec l’ensemble des murs couverts de mosaïques d’inspiration byzantine***. Une belle vitrine présente de la vaisselle juste avant la sortie.
Photo Michel Ledeuil : salle du conseil avec ses bas-reliefs et le plafond |
Photo Michel Ledeuil : détail de mosaïque dans la salle dorée |
Visite du Musée National**
La promenade qui vous amène de l’Hôtel de Ville au Musée National est plaisante. Durant moins d’un kilomètre, vous longez le plan d’eau et découvrez ainsi les monuments de la ville. Vous arrivez devant de beaux hôtels néo-classiques et les embarcadères d’où partent des navires pour de longues excursions dans l’archipel.
Le Musée National est la plus belle galerie de peinture de Suède ce qui, bien évidemment, ne peut pas concurrencer les pinacothèques italiennes ou même danoises. Par contre, il y a très souvent des expositions temporaires de grande qualité, comme celle des préraphaélites que nous avions vues en 2009.
Le musée n’ouvre qu’à 11 heures. Il dispose d’une belle cafétéria*. On peut manger de tout, des plats chauds, des gâteaux, boire du thé, boire du vin, de la bière. La salle est soigneusement décorée d’une statue* représentant une sirène qui chevauche un dauphin et, plus curieusement, de copies des bas-reliefs de la tour Trajane de Rome.
Photo Michel ledeuil : statue dans le hall d'entrée du Musée National |
Photo Michel Ledeuil : l'atrium cafétéria du Musée National |
Il y a quelques tableaux attrayants dans les salles permanentes du musée.
Nous pouvons citer : le bain de Psyché** qui est la plus belle œuvre impressionniste du musée. La toile a été réalisée en 1890 par Lord Leighton.
La très belle Danaé** qui reçoit sans véritable déplaisir, la semence de Zeus transformée en pluie d’or. Cette oeuvre qui s'inspire de la mythologie grecque a été réalisée par Adolf Ulrick Wertmüller vers 1800.
Dans d’autres salles, la galerie de peinture comporte également des œuvres de peintres flamands et français.
Vous découvrirez un beau portrait de femme qui protège son visage mutin à l’aide d’une mantille et d’un éventail ou encore « la vue du Palais Royal sous la neige »* et la sirène, surprise alors qu’elle est en train de peigner ses longs cheveux, avant de se parer d’un collier de perles ou enfin la future mariée qui semble désemparée par le pas qu'elle va franchir. |
oeuvre de Lord Leighton le bain de Psyché |
Danaé qui reçoit la semence de Zeus transformée en pluie d'or |
vue du palais royal à Stockholm dans la neige |
portrait de femme à l'éventail et à la mantille |
La future épouse |
La sirène en train de se peigner |
Il y a également une belle série de compositions photographiques. Lorsque vous débouchez dans l’aile où sont dressées de nombreuses statues datant du dix-huitième siècle, j’espère que vous aurez un véritable coup de cœur.
Il y a une série de nus*** de nymphes ou d’Aphrodite absolument superbe. Une des statues est d’ailleurs intelligemment placée sur un socle qui tourne et présente donc les charmes de la jeune femme sous des angles divers.
La plus belle des œuvres exposées*** représente Arès et Aphrodite blessée. Le sculpteur s’est, évidemment, librement inspiré de la scène décrite par Homère dans l’Iliade. La belle déesse s’est précipitée sur le champ de bataille pour protéger Enée qui va succomber sous les coups de lance de Diomède, le fils de Tydée.
C’est elle qui reçoit le javelot qui était destiné au fils d’Anchise. Elle est blessée à la main et son sang de déesse (l’ichor) coule de sa main transpercée. Son ami, frère et amant, le dieu de la guerre, Arès vient à son secours et l’emmène sur l’Olympe où elle est soignée avant de se faire réprimander par Zeus pour son intervention alors que l’avenir de Troie divise les dieux de l’Olympe.
L’auteur a saisi le moment où Arès prend dans ses bras la déesse inanimée. Le bras touché lui fait très mal, mais c’est aussi la stupéfaction de se voir agressée par un mortel qui la bouleverse.
Et puis, Aphrodite, voluptueuse, aime bien qu’on s’occupe d’elle. Arès regarde autour de lui pour vérifier que tout danger est écarté, avant de quitter le champ de bataille. |
Une jolie professeure explique la scène à ses élèves |
Visite du musée d’Art Moderne
Ce musée séduira les amateurs d’art moderne. Il est découpé en trois périodes. La première couvre la période allant de 1900 à 1940. Vous y trouverez des toiles de Munch, de Kandinsky, de Nolde et Modigliani (femme assise à la robe bleue).
Il y a également plusieurs Picasso, un Braque (nature morte au violon), un Miro (Les jouets), un Salvador Dali (L’Enigme de Guillaume Tell).
Il s’agit de la partie la plus captivante. Les téméraires ou les fanas s’intéresseront, dans la deuxième section, à l’art moderne entre 1945 et 1970 et enfin dans la troisième a une série d’horreur pompeusement appelée art contemporain.
Si vous gardez, comme moi, quelques distances avec l’Art Moderne ou si vous êtes pressé, vous pouvez zapper cette visite. Par contre, la promenade dans l’île Skepps-Holmen, dans laquelle il se trouve, invite à la flânerie, avec de splendides points de vue** sur Gamla Stan et sur le port.
Vous revenez vers la vieille ville et, s’il fait beau, je vous conseille de déambuler dans les petites ruelles** pour aboutir devant l’église allemande avant de rejoindre votre chambre d’hôtel pour souffler un peu.
Photo Michel Ledeuil : flânerie romantique dans la vieille ville |
Photo Michel Ledeuil : flânerie romantique dans la vieille ville |
Troisième journée
La traversée à partir de Slussen**
Après avoir pris votre petit déjeuner, vous partez en direction de la station de Slussen située à trois cents mètres à peine du centre de Gamla Stan.
Je vous conseille de partir tôt afin de profiter pleinement des visites prévues dans la journée. À partir de 9 heures, il y a des bacs toutes les demi-heures.
Lorsqu’on s’éloigne de la vieille ville, c’est le plaisir des yeux, car la vue*** sur les façades colorées des maisons alignées le long des quais est fantastique.
Il n’est d’ailleurs pas possible d’avoir cette vue autrement qu’au milieu du bassin dans lequel vous vous trouvez. A l'endroit où le Vasa a coulé plusieurs siècles plus tôt.
Le bac contourne bientôt l’île Skepps-Holmen avant d’y accoster pour laisser descendre les rares passagers qui se rendent, par ce chemin, à leur travail. Le bac repart aussitôt et se dirige vers l’île du Djurgardsstaden où il accoste cinq minutes plus tard.
Photo Michel Ledeuil : la billeterie à la station de Slussen |
photo Michel Ledeuil : vue de Gamla Stan à partir du bac |
Le Vasa***
Vous vous repérez vite : à droite se trouve le parc d’animation avec ses allures de fêtes foraines, devant vous se situe le musée en plein air du Sanksen*** que vous découvrirez cet après-midi. Il faut prendre à gauche et suivre les rails du tram, bifurquer vers le bord de mer, se rapprocher de l'immense bâtiment de béton dans lequel se trouve le navire Vasa.
En longeant les quais vous aurez l'occasion d'admirer des vieux gréements ou un brise-glace amarrée à proximité du bâtiment qui abrite le Vasa.
Photo Michel Ledeuil : vieux gréement à proximité du bâtiment Vasa |
Photo Michel Ledeuil : brise-glace amarré à proximité du bâtiment Vasa |
Dix heures. On franchit les lourdes portes et le sas qui protège les vestiges du grand navire de l’air extérieur. C’est le coup de cœur***. Il est là, devant vous. Admirablement conservé, superbement présenté, massif, imposant, extraordinaire.
Vous effectuez la visite, en tournant par la droite et en prenant tout votre temps. Vous découvrez tout d’abord la très belle maquette**, les reproductions de la cabine du capitaine* ou d’une des batteries d’entreponts* en grandeur véritable. On s’y croirait. On peut ainsi découvrir l’exiguïté des emplacements dans lesquels les hommes d’équipage devaient se mouvoir, manger, dormir, se battre au besoin.
Photo Michel Ledeuil : la proue du Vasa |
Photo Michel ledeuil : le pont principal et le pont arrière du Vasa |
L'histoire d'un naufrage.
Évidemment, dans le cas présent, le navire n’a pas eu le temps d’envoyer d’autres navires que lui-même par le fond. Que s’est-il passé ? Une série d’incompétences. Un changement de plan en dernière minute malgré un architecte qui a alerté sur les risques que faisait prendre le rajout, au dernier moment, des canons supplémentaires sur le bastion arrière, sans vérifier s’il ne fallait pas, par la même occasion, modifier d’autres aspects de la structure.
Malgré les 1300 tonnes de pierre en fond de cale pour lest, le navire a tout de suite tangué et a gîté, même l’avant-veille lorsqu’on lui avait fait traverser, sans ses voiles déployées, le bassin pour qu’il accoste devant le palais royal.
Le lendemain, la parade n’a pas duré longtemps. Il a tiré quelques salves et déjà il a bougé. On a levé les voiles et il s’est mis dangereusement en travers au premier coup de vent. On a continué un demi-mile encore et, à la deuxième rafale d’un vent qui ne faisait que gonfler les voiles, il s’est couché. L’eau est rentrée par les sabords. Il a chaviré, entraînant par le fond de nombreuses personnes dont on a retrouvé les squelettes, trois siècles plus tard.
Il devait être le fleuron de la flotte royale, il a navigué vingt minutes. Les mats ont dû casser et les voiles s’éparpiller. Il s’est alors redressé pour couler tout droit et se poser au fond sur le sol vaseux.
Ce qui est invraisemblable, pour l’époque, c’est qu’aucune tête ne roula sur un billot. Sans doute le fait que le roi soit absent du royaume au moment du naufrage et que le grand amiral soit le plus fautif, a-t-il joué dans le fait que l’on ait étouffé l’affaire.
Tant pis pour les pauvres matelots, hommes d’équipage, notables et leurs femmes qui avaient été invitées pour ce voyage inaugural. On ne sait pas combien il y a eu de victimes, mais si on prend en compte les squelettes retrouvés, la soixantaine est dépassée.
La reconstitution est parfaite. Celle des visages** des victimes aussi.
Photo Michel Ledeuil: visage reconstitué d'un matelot du Vasa |
Photo Michel Ledeuil: visage reconstitué d'un gabier du Vasa |
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Photo Michel Ledeuil: visage reconstitué d'une femme invitée |
Photo Michel Ledeuil: visage reconstitué d'un maître d'équipage |
Vous montez de deux étages. Pour mieux voir. Pour s’y croire. vous redescendez ensuite côté gauche, puis jusqu’à fond de cale.
Chaque détail de la coque du navire, des statuettes colorées qui ornaient le pont, a été restauré alors que le navire se trouvait depuis le 10 août 1628 au fond de l'eau. Vous découvrirez les canons, les barques, les autres outils ou ustensiles récupérés durant les fouilles. Il y en a de toute sorte, même des blagues à tabac, des couteaux, peignes et autres bibelots.
Pour clôturer cette prodigieuse visite, passez par le shop pour acheter une belle brochure qui narre, de manière précise, tout ce qu’il faut savoir sur la courte histoire du navire et son naufrage.
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Photo Michel Ledeuil : détail du flanc tribord du navire |
Durant la visite, un appel signale que la séance en langue française du film qui retrace les différentes phases du renflouement du navire va démarrer. C’est très intéressant et cela permet de mieux comprendre les phases présentées par les maquettes situées dans les salles d’exposition.
Profitez également du bar restaurant pour déjeuner avant de quitter le bâtiment qui abrite le magnifique navire.
Le musée en plein air de Skansen***
Vous rebroussez chemin pour aller jusqu’au musée en plein air dont l’entrée se situe à un bon kilomètre et demi de marche.
La vieille ville est plaisante et chaque maison, qui représente un corps de métier, a ses attraits. Il y a la verrerie, l’atelier métallurgique, la menuiserie, l’épicerie, la station-service...
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Photo Michel Ledeuil : indication située à l'entrée du site |
Photo Michel Ledeuil musée Skansen : la ferme |
Photo Michel Ledeuil musée Skansen : un rêne qui déguste du lichen |
Vous remontez ensuite vers la butte, comme si vous remontiez vers le Nord. Vous découvrez alors la ferme avec ses nombreux bâtiments, avec les boucs, les stabburs, puis on arrive enfin dans la partie qui présente la faune nordique.
Un glouton qui dévore une grosse tête de poisson, les phoques, les otaries, les rênes, les élans, les ours, les renards, des visons et un lynx qui se présente tel un gros chat de très mauvaise humeur.
Vous aurez la chance d’assister aux repas des animaux, servis par des jeunes femmes blondes, sympathiques, compétentes avec lesquelles il est facile d’échanger en anglais sur la vie des animaux qu’elles entretiennent.
Photo Michel Ledeuil musée Skansen : le repas du phoque |
Photo Michel Ledeuil musée Skansen : le phoque au repos et repu |
Photo Michel Ledeuil musée Skansen : l'ours l'ourson et le renard |
Photo Michel Ledeuil musée Skansen : le lynx est de mauvaise humeur |
Vous arrivez enfin dans la toundra avec les huttes sames et les stabburs, avant de redescendre vers la stavkirke (église en bois debout) qui n’a cependant pas la beauté de celles vous pourriez découvrir en Norvège, dans le musée en plein air de Bygdoy*** auprès d’Oslo, à Heddall ou le long du Sognefjord.
Photo Michel Ledeuil musée Skansen : le village Same |
Photo Michel Ledeuil musée Skansen : village Same un stabbur |
Il y a bien d’autres bâtiments et vous pouvez également prendre une collation dans l’une des tavernes situées à l’intérieur du site.
Vous rejoignez l’embarcadère pour prendre un bac qui va vous ramener vers la vieille ville. Vous n’attendrez pas longtemps car la rotation, tous les quarts d’heure ou demi-heures, réduit grandement les temps d’attente.
Vous aurez ainsi tout loisir d’admirer, quel que soit le temps, le contraste entre les façades colorées et la couleur bronze de la mer.
Flâneries sur le bord du fjord**
S’il fait beau, je vous conseille de profiter de la soirée pour déambuler jusqu’à l’Hôtel de Ville, ce qui vous permet de prendre des photos très colorées** de la vieille ville et des quartiers Est, qui se mirent dans une mer de plomb.
Photo Michel Ledeuil : vue de la vieille ville à partir de l'Hôtel de Ville |
Photo Michel Ledeuil : vue du bord de mer près de l'Hôtel de Ville |
Quatrième journée
Traversée vers Drottningholm**
Vous partez, sans vous presser, en direction de l’embarcadère où se trouvent les navires qui vont jusqu’au château de Drottningholm. C’est l’occasion de faire une belle promenade* au bord de l’eau.
Le bateau est déjà à quai mais il ne part qu’à dix heures. Je vous conseille de prendre vos billets puis d’aller refaire un tour jusqu’à l’Hôtel de Ville située à deux cents mètres. Si le soleil est au rendez-vous, vous pourrez flâner dans le parc où se trouve la très gracieuse** nymphe de bronze, qui semble faire sa révérence aux dieux marins.
Photo Michel Ledeuil : la gracieuse nymphe devant l'Hôtel de Ville |
Photo Michel ledeuil : vue générale de la Vieille Ville et de l'embarcadère |
Peu avant dix heures, les premiers passagers grimpent sur le navire pour prendre ce qu’ils pensent être les meilleures places. Je vous conseille de vous installer sur le pont côté bâbord. Il se situe à l’ombre mais sitôt le navire parti, il vous offre les plus belles vues sur la vieille ville et vous serez au soleil.
Si le temps est maussade ou si vous voulez vous servir un café, il y a une cafétéria en libre service, dans la cabine d’ailleurs très coquette.
Photo Michel Ledeuil : Le navire d'excursion pour Drottningholm |
Photo Michel Ledeuil : L'intérieur du navire d'excursion pour Drottningholm |
Les paysages** sont conformes à l’idée que l’on se fait de la Scandinavie. C’est très beau bien qu'un peu monotone.
La verdure, les roseaux, les îles, l’harmonie des couleurs, le clapot léger du bateau, l’eau tantôt bleue-azur, tantôt plus verdâtre, contribuent à vous donner une bonne image de cette excursion.
Photo Michel Ledeuil vue de la rive à partir du bateau d'excursion |
Photo Michel Ledeuil vue de la rive à partir du bateau d'excursion |
La visite de Drottningholm**
Au bout d’une petite heure, le château royal apparaît au milieu d’un puits de verdure et au bord de l’eau. Cela fait très carte postale, mais vous êtes venus pour cela.
Photo Michel Ledeuil : vue générale du Palais de Drottningholm |
Photo Michel Ledeuil : vue générale du Palais de Drottningholm |
L’accostage se fait directement dans le parc qui offre une belle vue** sur le château. Vers onze heures, vous assistez à la revue des soldats, à la remise du drapeau, à la relève de la garde. Après ce divertissement, vous pénétrez dans le château pour visiter les parties où le public est admis.
La première pièce est ornée d’un tableau baroque qui représente l’allégorie du pouvoir. Cela représente une « régente » qui protège le roi encore trop jeune pour gouverner.
Vous découvrez ensuite dans le cabinet vert avec de nombreux portraits, la bibliothèque, puis enfin la grande salle de réception avec les portraits de tous les puissants de l’époque. On y trouve ainsi, et entre autres, François-Joseph d’Autriche, Napoléon III, l’Empereur de Prusse, la Reine Victoria… et le roi de la famille Bernadotte de l’époque. Histoire de se hisser au niveau des cinq grandes puissances qui ont retracé la carte de l’Europe en 1815.
Photo Michel Ledeuil : La relève de la Garde à Drottningholm |
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l'allégorie du pouvoir |
Vous quittez le château pour rejoindre le parc. Vaste, il est à l’image du reste. Il ne peut se comparer à celui de Schönbrunn, ni à celui de Versailles évidemment, ni à celui de Sanssouci à Postdam, ni même encore à la Granja et à Aranjuez.
Les allées trop droites, trop dépouillées de statues. Il faut cependant jeter un oeil sur les bronzes baroques qui se dressent devant le palais. Il s’agit de copie d’œuvres d’Adrian de Vries.
Peu aidés par le profil du terrain, ils n’ont pas fait des travaux à la Néron, pour déplacer d’inexistantes montagnes. Pourtant, vous apprécierez la promenade au calme qui vous amène vers le pavillon chinois.
La reine Louise Ulrique voulait une variante du Grand Trianon. Elle a eu une fantaisie chinoise, qui n’a bien entendu ni le charme classique du Trianon, ni la fantaisie admirable du pavillon chinois** de Sanssouci à Postdam.
Vous passez tout d’abord devant la tente d’inspiration turque qui servait aux réceptions avant d’aboutir devant l’ensemble des bâtiments que constitue le pavillon chinois.
Après la visite, je vous conseille d’aller prendre un rafraîchissement à la terrasse du bar située dans l’une des dépendances du pavillon. Il y a de la bière, du thé, des pâtisseries et bien entendu tout ce qu’il faut pour couper une petite faim. C’est un petit moment de bonheur et de calme.
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Photo Michel Ledeuil : le pavillon chinois |
Photo Michel Ledeuil : retour du navire d'excursion de Drottningholm |
Vers quinze heures, le navire est de retour. Il y en à un toutes les heures en milieu d'après-midi.
Il se fraie, sans problème, un passage au milieu du clapot soulevé par le vent qui fait circuler les nuages.
Vous pénétrez à l’intérieur pour vous reposer, vous servir un café et goûter les gâteaux qui sont exposés sur le présentoir. C’est très agréable.
Une grosse demi-heure plus tard, vous jetez un œil sur la banlieue riante de Stockholm et à seize heures, vous accostez auprès de l’Hôtel de Ville.
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Vous avez alors le choix entre faire du shopping dans les rues piétonnes de la ville moderne ou de reprendre le chemin de la vieille ville pour finir plaisamment cette journée en flânant dans les ruelles animées à cette heure et pour boire une bière sur la Grand Place.
Le soir, vous pouvez dîner dans un restaurant formosan à proximité de votre hôtel. C’est amusant et c’est très bon. Le service est bien entendu un peu emprunté. Tout d’abord parce que ce sont les habitudes des Asiatiques, ensuite parce qu’ils ne sont vraiment pas habitués à servir des étrangers. Ils baragouinent mieux le suédois que l’anglais mais on se débrouille très bien ensemble.
Cinquième journée
Le musée Nordique**
Le meilleur moyen pour rejoindre le musée Nordique est de prendre le bac à la station Slussen. Vous profitez ainsi de l’agréable traversée et de la vue sur les façades** de la vieille ville ainsi que l’ensemble des paysages** qui défilent autour de vous.
Vous accostez, comme l’autre jour, dans l’île de Djurgarden et vous pouvez flâner en longeant le bord de mer, pour prendre la direction du musée nordique.
Si vous êtes en avance, vous pouvez faire une courte promenade dans le parc situé au bord de la mer, sur la rive nord de l’isthme dans cette ambiance bucolique et bon enfant. Des Suédois sportifs font du vélo, d’autres du footing et d’autres enfin se promènent en famille.
Photo Michel ledeuil : La Vieille ville vue du bac en direction de Djurgarden |
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Photo Michel ledeuil : vue à partir du bac en direction de Djurgarden |
A Dix heures, le musée ouvre ses portes. Il est installé dans un magnifique édifice construit à l’image d’un palais renaissance. Il abrite donc le musée de la culture scandinave.
Il y a des choses intéressantes certes, au niveau du mobilier, des modes de vie et la culture same (lapone) se trouve très (trop) développée.
De nombreux tableaux, vitrines et reportages nous présentent une culture en danger et cela finit un peu par ressembler à ces émissions télévision où on nous explique que « ce n’est plus comme avant et que si cela continue ce sera la fin du monde…. ».
Dans une autre aile, on change du tout au tout. Elle est consacrée à une présentation sur le design et le mobilier scandinave et sur la mode vestimentaire. Cela donne l’impression d’être dans un grand magasin mais l’ensemble est plutôt intéressant et donne de la Suède une image plaisante. |
Photo Michel Ledeuil : musée Nordique affiche de la section design |
Le Musée des Antiquités Nationales**
Ce musée est la curiosité la plus éloignée de la Vieille Ville où se situe votre Hôtel. Vous pourriez y venir soit en tram, soit en métro, mais si vous décidez d’y aller à pied, il vous reste quatre cents mètres à faire à partir de l'autre musée.
Auparavant, vous devez franchir le pont qui relie l’île de Djurgarden au continent. Le long du bras de mer qui les sépare, se trouve un bar, avec une tonnelle directement sur l’eau, qui vous donnera envie de boire quelque chose.
C’est un bon moment de détente et vous en profiterez pour grignoter un gâteau en place de déjeuner. Il y a peu de monde et de toute manière, les Suédois sont des gens calmes et paisibles.
portrait d'une femme Wiking |
Le musée** est particulièrement intéressant. Il se compose de différentes ailes, mais le thème traité, unique, est l’évolution de la civilisation et des rites funéraires entre l’antiquité et la période viking.
On passe ainsi de l’âge de pierre à celui du bronze puis du fer. On voit apparaître les échanges avec l’Empire Byzantin, à travers des pièces de monnaies et autres objets. Les Varègues, ancêtres des Suédois, à la différence des Danois ou des Norvégiens, se sont vite tournés vers le commerce et l’ouverture de comptoirs pour gérer la route vers les Romains d’Orient. Le comptoir le plus célèbre de nos jours est la ville de Kiev.
La visite se termine par une grande salle qui présente des pierres runiques de toutes dimensions. L’écriture runique correspond à une représentation phonétique, c'est-à-dire que chaque signe (ou rune) correspond à un son. C’est ainsi que le nombre de signes, réduit à 16 au cours des âges, fournit toute la phonétique des langues germaniques au départ et des langues scandinaves qui garderont ce principe d’écriture jusqu’au milieu du moyen-âge. |
Lorsque vous ressortez du musée, vous avez le choix entre prendre le métro sur la place Karpalan ou revenir, à pied, vers le centre.
Le bord de mer n’a pas, à vrai dire, un charme fou. Vous traversez des quartiers résidentiels et nul doute que les prix des loyers, par ici, ne doivent pas être donnés.
Après une demi-heure de marche, vous vous retrouvez dans le parc qui se situe devant le théâtre dramatique royal et non loin du Musée National.
Vous arrivez alors dans l’île du Saint-Esprit sur laquelle se situe le Musée Médiéval. Ce musée qui présente des objets issus des fouilles faites autour du Palais Royal intéressera les inconditionnels.
Vous préférerez sans doute faire une incursion dans la ville moderne. Vous déambulez alors, au milieu de la foule, dans la grande avenue piétonne, bordée de grands magasins, de restaurants rapides, de vitrines branchées sans intérêt, de magasins de fringues,…..
Je vous conseille plutôt de vous retrouver sur la Grand Place où vous aurez le plaisir de vouq installer à une terrasse pour prendre, au milieu des Suédois, une collation. Après avoir jeté un coup sur le fronton de l’académie où on remet les Prix Nobel, vous flânez dans les ruelles et en levant la tête, vous découvrirez maints détails plaisants.
La promenade, sous un soleil, même voilé par une brume annonciatrice d’un temps mal stabilisé, est l’occasion de découvrir de nouveaux angles, de nouvelles obliques, des nouveaux contrastes dans les ruelles de la vieille ville.
Le soir, vous pouvez dîner dans l’excellent restaurant JT. Si vous évitez le vendredi soir ou le samedi, vous serez au calme et vous bénéficierez d'un service impéccable et de plats excellents.
Photo Michel Ledeuil : la terrasse d'un café sur la grand Place |
Photo Michel Ledeuil : le restaurant JT dans la Vieille Ville |
Dernière journée
Visite du Palais Royal*
Le Palais Royal n’est ouvert au public qu’entre juin et août, mais vers dix heures, vous pouvez assister à la relève de la garde. Elle se fait dans la cour d’honneur.
Photo Michel Ledeuil la cour d'Honneur du Palais Royal |
Photo Michel Ledeuil la relève de la Garde au Palais Royal |
La visite du Palais Royal ne va intéresser que les accros des appartements rococo et risque de faire double emploi avec la visite du Palais de Drottningholm que vous aurez effectué deux jours auparavant. L’Arsenal Royal* présente des carrosses d’apparat, des armures, des vêtements portés lors des couronnements.
C’est dans la salle du Trésor* que sont réunis les joyaux de la couronne. Vous y trouvez notamment les couronnes d’Eric IV datant de 1561 et celle du roi Oscar qui fut le dernier roi à être couronné en 1873.
Vous pouvez faire le tour extérieur du bâtiment pour découvrir des statues de bronze qui ornent les ailes du quadrilatère. Elles représentent, de manière mal habile, une série d’enlèvements célèbres de jeunes princesses ou déesses par des dieux avides.
En revenant vers votre hôtel, vous pourrez visiter l’Eglise Allemande* qui n’est ouverte que le matin.
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photo Michel ledeuil : Le Palais Royal statue d'Hadès et de Perséphone |
Le départ
Vous récupérez vos bagages et filer jusqu’à la station taxis la plus proche. Vous aurez peut-être la chance d’avoir un prix attrayant car certaines compagnies pratiquent des tarifs de 100 SEK (10 euros) au dessous du prix officiel.
Le taxi vous amène à l’aéroport d’Arlanda, situé à quarante-cinq kilomètres de Stockholm en une demi-heure.
Il vous reste à tuer le temps d’une façon aussi agréable que possible. Dans cet aéroport, ce n’est pas très facile. Il y a peu de magasins qui présentent d’ailleurs des articles sans grand attrait.
Pour dépenser vos dernières SEK, je vous conseille de déjeuner dans le bar-restaurant situé au premier étage, puis d’acheter quelques spécialités culinaires comme le saucisson d’élan par exemple.