Niobé

Niobé est la fille de Tantale et épousa le roi de Thèbes, Amphion. Elle est la mère des Niobides. Homère précise dans le chant XXIV de l’Iliade qu’elle avait mis au monde six filles et six garçons.

 

Le Mythe

Mère de tant d'enfants, Niobé s'en glorifiait et se moquait publiquement de la déesse Latone (ou Léto) qui n'en avait eu que deux : Apollon et sa sœur jumelle Artémis.

Latone, offensée de l'orgueil de Niobé, eut recours à ses enfants pour s'en venger. Apollon et Artémis voyant un jour, dans les plaines voisines de Thèbes, les fils de Niobé qui y faisaient leurs exercices, les tuèrent à coups de flèches. Au bruit de cette funeste exécution, les sœurs de ces infortunés princes accourent et furent tuées à leur tour.

 

Entendant les cris de ses enfants agonisants, Niobé sortit de son palais et à la vue de l’horrible spectacle de tous les corps étendus et râlants, elle fut comme pétrifiée. Elle demeure assise auprès du corps de ses chers enfants qu’elle arrose de ses larmes. Pris de pitié, Zeus la changea en un rocher de marbre d’où jaillit une source.


Selon quelques auteurs, Chloris, la plus jeune des filles de Niobé, échappa seule à la vengeance d’Artémis et épousa plus tard Nélée, père de Nestor.

 

Niobé dans l’Iliade

Homère cite le mythe de Niobé dans le chant XXIV de l’Iliade lors de la discussion entre Achille et Priam, lorsque ce dernier vient supplier qu’on lui remette le corps de son fils Hector pour lui faire des funérailles dignes du Héros.

 

Achille s’adresse ainsi à Priam :

Ton fils est délivré, vieillard, comme tu le demandais et il est étendu sur son lit de mort. Dès qu’apparaîtra l’aurore, tu le verras toi-même et tu l’emmèneras. Pour l’instant, songeons à nous alimenter. Niobé elle-même ne songea-t-elle pas à se nourrir alors que ses douze enfants périrent devant son palais de Thèbes ? Six filles et six garçons florissants de jeunesse. Ceux-ci furent tués par les flèches que tirait Apollon de son arc d’argent. Celles-là le furent par Artémis diffuseuses de traits.

Niobé se prétendait l’égale de Léto qui n’avait procréé que deux rejetons tandis qu’elle-même en avait enfanté un grand nombre. Mais quoique n’étant que deux, ils firent périrent tous les enfants de Niobé.

Neuf jours durant, ils restèrent étendus dans le sang et il n’était personne pour les ensevelir. Au dixième jour, les dieux fils du ciel vinrent les ensevelir et Niobé put se nourrir lorsqu’elle fut lasse de verser des pleurs.

 

Niobé et ses enfants par les artistes

Ce tableau peint en 1591 par Abraham Bloemaert est exposé dans le Musée des Beaux-Arts à Copenhague.

 

On y voit la reine de Thèbes, Niobé, dans un geste pathétique, qui supplie inutilement Artémis d’arrêter le massacre.

 

Les fils de Niobé sont déjà morts, alors que deux filles essaient d’échapper aux flèches de la Déesse.

 

Selon certaines sources, Chloris et sa soeur Amycle, vont s'en sortir après avoir supplié Artémis et demandé pardon au nom de leur mère à Léto.

 

Chloris sera accueilli par Nélée, le fondateur de Pylos et elle l'épousa. Elle est la mère de Nestor.

 

Selon la légende, c’est Apollon qui a tué les fils. On le voit sur leur nuage se reposant alors qu’Artémis exécute les filles.

       

Copenhague musée des beaux-arts Niobé et ses enfants

photo M. Ledeuil : Musée des beaux-arts à Copenhague : les Niobides

 

Rome Palazzo Massimo Niobide blessé

musée Massimo à Rome : Niobide blessée

       

Le mythe a inspiré de nombreux autres artistes.

 

On peut le découvrir lors d'un voyage à Rome à différents endroits : sous forme d’un ensemble de statues dans le jardin de la villa Médicis, ou dans le musée Massimo ou encore dans celui du Vatican ou à la villa Borghèse.

 

La Niobide blessée exposée dans le magnifique musée Massimo*** à Rome, est une copie romaine d’une des statues qui décorait le temple d’Apollon à Erétrie dans l’île d’Eubée.

 

On voit la fille de Niobé qui essaie désespérément de retirer une flèche que vient de lui décocher la terrible déesse Artémis, alors qu'elle s'enfuyait. 

 

La gestuelle est loin d'être parfaite, mais cette statue faisait probablement partie de la frise qui ornait l'un des frontons du temple.

De ce fait, l'artiste a tenu des contraintes imposées par ce type d'exercice.

 

Cette statue fut très souvent imitée. Une variante de l’époque d’Antonin retrouvée à Rome en 1583 se trouve actuellement dans le musée des Offices à Florence.