Pylos
Pylos est un petit village très calme situé à l’extrême sud-ouest du Péloponnèse. Blotti à flanc de montagne, il offre des vues magnifiques*** sur la rade et sur l’île déserte de Sphactérie
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Préparer son séjour
Pylos dispose d’un certain nombre d’hôtels et de campings. Vous pouvez prévoir un séjour de trois à quatre jours, ce qui vous permettra de visiter les différentes curiosités tout en profitant de la plage et du calme.
il n'y a pas de plage à Pylos, mais il est possible passer d'agréables journées pour se baigner et bronzer à Gialova ou à Méthoni situés à quelques kilomètres.
Pylos dispose de nombreuses tavernes qui proposent de la cuisine grecque très basique. Les calamars sont souvent du congelé. Si vous voulez déguster du poisson grillé, n'hésitez pas à vous le faire présenter avant de passer commande.
L’histoire de Pylos
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Nestor et la guerre de Troie
Nestor, le roi légendaire de Pylos a participé à la guerre de Troie avec au moins deux de ses fils Antiloque et Thrasymédès.
Le palais de Nestor est situé à quelques kilomètres de Pylos, à l’intérieur des terres. Sa visite vous permet de découvrir la structure classique d’un palais mycénien. Le site est rouvert après une longue restauration. Il n'est malheureusement plus possible de pénétrer dans le Mégaron par contre les passerelles qui surplombent le site vous offrent une vue panoramique. |
Photo Michel Ledeuil : Palais de Nestor la baignoire en face des salles de repos |
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La guerre de Péloponnèse
Pylos fut le théâtre d’une des premières batailles de la guerre qui opposèrent durant près de 25 ans, Sparte et Athènes. En 425 av. J.-C. 420 hoplites spartiates furent acculés par une armée athénienne. Ils se réfugièrent sur l’île déserte de Sphactérie sur laquelle ils résistèrent durant de longs mois avant de se rendre et d’être emmenés à Athènes pour y être humiliés sous la vindicte populaire.
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L’occupation franque.
Après le sac de Constantinople par les Croisés en 1204, les Francs se partagent la partie grecque de l’Empire byzantin et le Péloponnèse devint la Morée.
Les Francs construisirent, en 1280, une forteresse au nord de la rade au-dessus des fondations de l’acropole antique. Ce château, très ruiné de nos jours, s’appelle à tort le château des Avars, du nom d’une tribu barbare qui aurait occupé la région au moment des grandes invasions.
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La première occupation vénitienne
Venise est toujours à la recherche de bons mouillages pour développer son commerce entre l’Orient et l’Italie annexe Pylos en 1417. Les Vénitiens en seront chassés par les Ottomans en 1500.
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L’occupation ottomane.
Byzance est tombée sous le joug des Ottomans en 1453 et les Turcs annexent le reste de l’Empire byzantin, en Grèce et dans les Balkans. À partir des années 1500, toute la méditerranée orientale est sous leur contrôle, à l’exception de Rhodes qui sera annexée en 1521 (voir le roman « Erzurum la favorite d’Ayas Pacha »). Chypre est prise à Venise le 1er juillet 1570.
A Pylos, les Ottomans font construire le Néo Kastro afin de protéger l’entrée de la rade sud. Cette forteresse qui domine le village sera prise par Venise en 1685, puis reprise par les Ottomans qui conserveront Pylos jusqu’en 1827.
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La bataille de Navarin
La bataille de Navarin s’est déroulée le 20 octobre 1827. Il y avait déjà six longues années que l’on se battait dans le Péloponnèse. Les maquisards grecs avaient pris la capitale, Tripoli, et exercé contre la population turque, hommes et femmes, d’innommables sévices, répondant ainsi aux exactions des soldats ottomans. Mais de graves dissensions, qui relèvent le plus souvent du règlement de compte entre brigands, vont les affaiblir.
Le sultan Mahmoud II avait demandé alors à son général en chef des armées stationnées en Égypte, Ibrahim Pacha, de débarquer à Navarin et à Méthoni. Une autre armée turque qui venait de réduire à néant la rébellion d’Ali Pacha en Épire avançait par le Nord. Les partisans grecs, pris entre deux feux, résistaient pourtant au centre du Péloponnèse mais la répression contre les populations civiles, comme à Chio quelques années plus tôt, fut terrible.
Les grandes puissances européennes, l’Angleterre, la Russie et la France s’émurent de cette répression, chacune pour des raisons différentes, mais tombèrent d’accord pour faire pression sur le Sultan et réunirent une force navale importante.
Une cinquantaine de navires de grandes tailles est venue bloquer le sud de la rade. Leur puissance de feu, pour importante qu’elle soit, est cependant, en théorie, inférieure à celle des Turcs, si l’on compte en plus les batteries installées dans la forteresse du Neo Kastro.
Photo Michel Ledeuil : musée bénaki à Athènes : la bataille de Navarin |
Les ordres étaient formels. Il s’agissait d’intimider Ibrahim Pacha pour l’obliger à conclure une trêve avec les Grecs, mais il n’était pas question de faire la guerre aux Turcs.
Alors que la flotte alliée avance doucement vers la passe, la garnison du fort, nerveuse, tire quelques boulets en direction des navires, sans les toucher car ils restent hors de portée. S’agit-il d’un coup de semonce lancé par le gouverneur de la place ? Nul ne l’a jamais su. En tout cas, la riposte est déclenchée. Ce fut effroyable.
Les quatre-vingt-deux navires turco-égyptiens qui se trouvent au fond de la rade, parfois bord à bord, ne peuvent pas manœuvrer. Ils ne peuvent se servir de leurs 2.400 canons. Les navires ne peuvent pas non plus quitter la rade par la passe nord, trop étroite pour effectuer, sans danger, des manœuvres complexes. |
Le paradoxe, c’est que ce sont les Turcs eux-mêmes qui l’ont, en partie, obstruée, pour éviter que les navires de haut bord puissent les prendre à revers.
C’est le carnage. Les boulets pulvérisent les felouques, atteignent les vaisseaux de haut bord, embrasent les voilures, arrachent les mâtures, sèment sur chaque pont, la panique et la mort.
Malgré l’appui de l’artillerie du fort, la majorité des navires turcs brûle, coule, s’entrechoque. La rade n’est plus qu’un immense brasier…. (extrait du roman l’ombre de Polycaste).
La visite de Pylos**
La rade de Navarin***
Cette superbe rade est bordée par les montagnes qui dominent Pylos à l'Est et par l'île déserte de Sphactérie à l'Ouest. Elle communique avec la mer par le sud et par un étroit goulot vers le nord-ouest.
Cette rade constitue un excellent mouillage. Elle est longue de cinq kilomètres avec des fonds qui dépassent les vingt mètres dans sa partie la plus profonde.
Elle se termine au nord par une vaste plage de sable fin et par une lagune sauvage qui constitue une réserve ornithologique.
Photo Michel Ledeuil : Pylos vue de la rade à partir du port de Pylos |
Photo Michel Ledeuil : Pylos vue de la rade et de Pylos le matin |
Le néo kastro**
Pylos a été, de tout temps, une place stratégique. C'est pourquoi de nombreuses fortifications parsème la rade. L'ancien fort qui s'appelle, à tort, le château des Avars, se dresse sur l'ancienne acropole et domine la Pylos des sables chantée par Homère.
Une nouvelle forteresse a été érigée par les Ottomans. Elle a fait l'objet de nombreuses restaurations. Il est possible de nos jours de visiter l'ensemble de la forteresse et de faire le tour des remparts.
A partir du bastion situé le plus au sud, la vue de la rade est extraordinaire***.
Photo Michel Ledeuil : Pylos l'intérieur du néo kastro |
Photo Michel ledeuil : Pylos le bastion sud du néo kastro |
Le musée du néo Kastro**
Le musée situé à gauche de l'entrée vient d'être complément rénové. Il présente de manière didactique et soignée un ensemble d'objets (statuettes, poteries, colliers, bijoux,...) datant de l'époque mycéenne pour la plupart d'entre eux.
Plusieurs colliers et pendentifs sont contemporains de Nestor (1220 av. J.-C.) et ont peut-être été portés par la reine Eurydice et la plus jeune de ses filles Polycaste.
Photo Michel Ledeuil : Pylos musée du Neo Kastro collier et parement en or |
Le village*
Pylos est un village paisible où la vie s'écoule à l'abri des circuits touristiques et des crises qui secouent le pays. L'absence de plage à proximité immédiate et de grands ensembles touristiques favorisent le calme qui règne le soir sur la grand place.
Il est possible de se garer sur la jetée du port et vous pouvez ainsi faire le tour de la place le matin pour faire vos achats et le soir pour prendre un ouzo au milieu des Grecs qui commentent l'actualité.
Vous pouvez ensuite dîner en profitant des nombreuses tavernes qui bordent le port.
L’excursion dans la rade**
Photo Michel Ledeuil : vue générale de la rade de Pylos avec le nouveau port |
Il est possible de faire une excursion de deux heures en demie environ de l'ensemble de la rade.
Pour ce faire, il faut vous renseigner sur le port au loueur situé à côté de la jetée.
Vous pouvez faire cette promenade maritine, soit en louant un petit bateau à moteur, soit en profitant un caïque. Le départ se fait à partir de dix heures.
Il est prudent de se renseigner la veille de votre excursion pour discuter des prix et savoir si un départ est prévu. |
Le guide vous emmène tout d'abord jusqu'au bout de l'île Sphactérie qu’il contourne, si la houle le permet, pour vous montrer une grotte avant d'accoster sur le rocher qui ferme la baie.
Il est possible de monter par un rude escalier jusqu'au sommet. Vous découvrez alors une vue magnifique*** sur l'ensemble de la rade et sur la côte en direction de Méthoni. C'est à cet endroit qu'un monument commémoratif a été élevé en l'honneur des soldats français tués à Navarin ou lors des combats qui s'en suivirent.
Le caïque longe ensuite l'île Sphactérie. Vous passez devant le monument anglais avant d'accoster et d'effectuer une courte promenade jusqu'au village russe. Le monument commémoratif se compose d'une église orthodoxe qui vous donne l'impression de vous retrouver dans ce pays et d'une pierre tombale qui est régulièrement fleurie par les autorités de la Russie.
L'excursion se poursuit vers la partie nord de la rade avant de revenir vers Pylos en longeant la côte de Gialova. L'entrée dans le port de Pylos vous permet de découvrir le village sous de nouveaux angles.
Photo Michel Ledeuil : Pylos, excursion à l'extremité sud de la rade |
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Photo Michel Ledeuil : Pylos le monument français pour les morts à Navarin |
Photo Michel Ledeuil : Pylos le monument anglais pour les morts à Navarin |
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Photo Michel Ledeuil : Pylos le village russe pour les morts à Navarin |
Photo Michel Ledeuil : Pylos le monument russe pour les morts à Navarin |
La découverte de la rade nord**
Le château des Avars**
Pour atteindre la forteresse médiévale, il faut effectuer une rude montée au milieu des futaies, des toiles d'araignées (très grosses et très nombreuses), par un chemin mal tracé.
On y arrive après une grosse demi-heure d'effort et vous êtes récompensés. Ne soyez pas surpris de découvrir un panneau "visite interdite". Nous sommes en Grèce, il n'est donc pas nécessaire de respecter les interdictions.
Il est vrai que l'échauguette de l'entrée manque de s'écrouler, mais cela fait au moins cinq années qu'elle n'a pas bougé. Elle doit attendre le prochain tremblement de terre. La forteresse est complétement laissée à l'abandon.
Il faut donc rester prudent lorsque vous vous promenez sur les remparts ou près des douves. Ne faites la visite que par beau temps. A partir de la forteresse, vous découvrez des paysages sublimes avec des vues*** sur la lagune, sur la côte et sur l'anse de Voïdokilia.
Photo Michel Ledeuil : montée vers le château des Avars |
Photo Michel Ledeuil : vue de la rade sud et de l'ïle Sphactérie |
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Photo Michel ledeuil : vue sur l'anse de Voïdokilia et la lagune |
Photo Michel Ledeuil : vue de la rade nord à partir du château des Avars |
La lagune de Voïdokilia**
Lorsque vous avez terminé cette visite, vous pouvez soit vous installer sur la plage déserte qui se trouve au pied de la forteresse. c'est là que se trouvait le mythique port de la Pylos des Sables où Télémaque débarqua pour venir aux nouvelles de son père Ulysse.
Vous pouvez également poursuivre à travers la lagune de Gialova en direction de l'anse de VoïdoKilia**, où alors retourner vers Pylos pour passer l'après-midi sur la plage de Gialova.
Photo Michel Ledeuil : la rade nord : La Pylos des Sables et l'ïle Sphactérie |
Photo Michel Ledeuil : Les dunes désertes en direction de Voïdokilia |
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Photo Michel Ledeuil : arrivée sur la plage déserte de Voïdokilia |
Photo Michel Ledeuil : la plage de Voïdokilia en juin le matin |
La plage de Gialova**
La plage de Gialova est située à 7 kilomètres au nord de Pylos. Elle était pratiquement déserte il y a dix années encore.
Chaque année, il y a de nouveaux parasols et des transats, mais cette plage reste très agréable. Les transats sont gratuits mais il est de bon ton de prendre une consommation, d'ailleurs bon marché.
Vous aurez ainsi le loisir de bronzer au calme, de vous baigner dans une mer limpide et chaude, de déjeuner sur place ou dans l'une des tavernes installées le long du rivage mais à l'écart de la plage.
En dehors de la saison, on peut se garer facilement sur la jetée.
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Photo Michel Ledeuil : la plage de Gialova en juin et en soirée |
A partir de cette plage, vous pouvez effectuer une longue et agréable promenade en pleine nature le long du rivage pour rejoindre la Pylos des Sables et faire les visites que j'ai décrites précédemment.
Vous passez tout d'abord une petite rivière, puis devant l'un des campings avec sa plage aménagée et vous suivez ensuite le rivage sur une étroite bande de sable fin, sur quatre kilomètres.
Les visites de la région**
Aller à Méthoni**
Photo Michel Ledeuil : Méthoni le fort du Bourdzi qui protège la cidatelle |
Jadis appelé Modon par les Francs, Méthoni est située à 11 kilomètres au sud de Pylos.
Pour en savoir plus cliquer ici |
Le palais de Nestor**
Le palais de Nestor est situé à quelques kilomètres de Pylos, à l’intérieur des terres. Sa visite vous permet de découvrir la structure classique d’un palais mycénien. Le site vient de rouvrir après une longue restauration. Il n'est désormais plus possible de pénétrer dans le Palais. La visite se fait à partir de passerelles qui surplombe le mégaron.
Conclusion
Si vous aimez le calme et passer quelques jours dans un village typiquement grec, vous serez séduit par le charme discret de Pylos. Vous pouvez ainsi combiner les plaisirs de la plage, de la baignade, du bronzage avec des visites de monuments ou des excursions variées.
Le soir, allez boire un ouzo avant de vous restaurer dans une taverne située dans le centre du village. Il est également possible de déjeuner ou de dîner dans une des tavernes situées à Gialova.
Si vous aimez le camping (tente, camping-car) vous disposez de deux campings très corrects hors saison à Gialova.
Découvir Pylos autrement
Vous pouvez également découvrir Pylos et sa région en lisant les romans "L'ombre de Polycaste" et le "retour de Polycaste".