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La machine infernale.
En juin 1692, une escadre anglo-hollandaise poursuivait les vaisseaux de monsieur de Tourville réfugiés en Rance après la défaite de la Hougue. L’escadre tenta de forcer la passe mais elle fut repoussée.
Un an après, le 26 novembre 1693, les guetteurs de la Tour Notre-Dame - Il s’agit de la tour qui ferme le quadrilatère du château face au sillon – virent mouiller sous la Conchée, une flotte de dix navires de ligne et d’une vingtaine de frégates complétée par quelques autres bâtiments de moindres importances : corvettes, brigantins et vieux vaisseaux pouvant servir de brûlot.
Au départ l’alerte ne fut pas donnée car on attendait un convoi de blé et de vin en provenance du Havre et personne ne pouvait imaginer que les Anglais attaqueraient Saint-Malo en cette saison.
Cependant, les galiotes s’approchèrent des différents forts qui protégeaient la rade et ouvrirent le feu. La canonnade se poursuivit durant tous les jours suivants. On comprit enfin qu’il s’agissait d’une attaque de grande envergure. En ville, tous les hommes capables de porter une arme étaient à leur poste de combat. On évacua hors des murs les objets les plus précieux et probablement la partie la plus fragile de la population.
Dès le 27 novembre, l’ennemi prit la Conchée où débutaient les travaux de construction et firent prisonniers les ouvriers qui s’y trouvaient. Le 28, les Anglais abordèrent Cézembre et mirent le feu au couvent des Récollets après l’avoir pillé. Il semble que le couvent ait été évacué auparavant par la plupart des religieux.
Photo Michel Ledeuil: vue de la Conchée et Cézembre |
Photo Michel Ledeuil: vue du fort de la Conchée en haute mer |
La journée du 29 fut plutôt calme. Les Malouins répondaient aux tirs sporadiques des mortiers tirés des galiotes. Sans doute les Anglais recherchaient-ils une manière d’affaiblir la résistance des assiégés.
Ils attendirent la nuit. Vers vingt heures le soir, une épouvantable explosion ébranla toute la ville. Le sol trembla, des maisons s’écroulèrent, des débris de toute sorte retombaient sur les quartiers les plus proches de la déflagration. Il est probable qu’un incendie se propagea d’une masure à l’autre, mais les chroniques de l’époque ont tendance à minimiser les dégâts et les pertes humaines.
On prétendit que la seule victime était un chat de gouttière qui se trouvait dans la rue qui porte le joli nom du Chat-qui-danse.
Le lendemain, les habitants se précipitèrent sur le rempart nord. Ils découvrirent alors l’étendue de la catastrophe qui a été évitée de justesse. À quelques dizaines de mètres du rempart gisait l’épave d’un navire. Il était couché sur les hauts rochers qui relient le Fort National et la Tour Bidouane.
Le brûlot était truffé de baril de poudre et de poix, de bombes et de mitraille. De nombreux corps déchiquetés jonchaient le pont ce qu’il restait du navire.
L’amirauté anglaise avait élaboré un plan visant à détruire la ville en faisant exploser cette machine infernale au plus près du rempart et de la tour Bidouane, en profitant de la nuit. Cependant la technique du brûlot est délicate. Il faut, en effet, bien synchroniser la vitesse du navire et son cap avec la mise à feu et l’évacuation de ce dernier.
Lorsqu’on étudie la topologie des lieux, il est évident que le navire a éperonné les hauts-fonds malgré la marée haute et l’explosion s’est faite prématurément.
Photo Michel Ledeuil : Vue du fort national à partir des remparts |
Photo Michel Ledeuil : Vue de la tour Bidouane à partir de la plage |
Au matin du 30 novembre, l’amirauté anglaise, consciente de l’échec donne l’ordre d’appareiller. Peut-être le mauvais temps et le risque de tempête sans abri à proximité pour une flotte aussi importante ont-ils hâté la décision.
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Nouvelles attaques
Moins de deux années plus tard, le 14 juillet 1695, une nouvelle flotte anglo-hollandaise mouille au nord de la Conchée. Elle est composée de trente vaisseaux de haut bord, de quinze frégates de vingt-cinq galions et de quelques brûlots.
Le combat dura deux jours. Le fort de la Conchée qui était récemment terminé soutint un feu nourri mais interdisait aux navires de s’approcher. On ne sait pas s’il fût pris finalement.
Les Anglais attaquèrent la ville avec des brûlots, des galiotes, plus maniables que les frégates et près de seize cents bombes furent lancées sur la ville. Un grand nombre d’immeubles furent détruits ou fortement endommagés et il est probable que les pertes en vie humaine furent importantes de part et d’autre.
Les batteries de la Hollande, du Fort-à-la-Reine, du Château et des autres forts qui parsèment la rade répliquèrent sans relâche aux attaques ennemies.
Le 18 juillet, soit 4 jours après la première attaque, l’amiral anglais Berkeley donna l’ordre de se retirer et de faire voile vers l’Angleterre. Les chiffres des pertes, qu’il faut toujours prendre avec précaution, seraient de près de cinq cents marins côté anglais et une dizaine de tués parmi les Malouins.
Les dégâts étaient par ailleurs très importants de part et d’autre. Une galiote anglaise fut coulée et deux vaisseaux de lignes gravement endommagés.
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Photo Michel Ledeuil : musée de Pylos : désolation après la bataille navale |
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Photo Michel Ledeuil : le Canal Grande à Venise
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Maud de Galles
Cette princesse de la famille royale britannique est la fille d’Alexandra de Danemark et du roi Georges V. Le 22 juillet 1896 au palais de Buckingham, Maud épouse son cousin germain le prince Carl de Danemark, en 1896. Elle a alors 27 ans et ne donnera un fils que sept années plus tard.
Elle devient la première reine de Norvège en 1905 lorsque ce pays obtient son indépendance alors qu’il dépendait de la couronne suédoise depuis le congrès de Vienne en 1815.
Anglicane, elle reste peu attachée à la culture scandinave et elle meurt en Angleterre à 63 ans. Son corps est rapatrié par la mer. Il repose aujourd’hui dans la crypte de l’église située dans la forteresse d’Oslo.
Martha
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Les stavkirkes ou « églises à bois debout » sont la plus belle représentation de l’architecture médiévale de Scandinavie.
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