Myra

On connaît généralement Myra pour sa nécropole*** et ses tombeaux à voûte, mais Myra possède également d’un théâtre antique** qui vaut la visite.

 

 

     

V97-Turc85 tombeaux de Myra vue générale

Photo Michel Ledeuil : tombeaux de la nécropole ouest

 

Son histoire

La ville aurait été fondée avant le Ve siècle av. J.-C. Elle fut l'une des principales villes qui constituaient la confédération lycienne. Les tombeaux datent de cette époque.


Lorsqu'elle fut incluse dans l'Empire Romain, elle devint une métropole. Son port servit de point d'appui maritime pour les expéditions vers l'Orient et un port de commerce. Sa bonne entente avec Rome facilita son développement.


Elle connut son apogée au IVe siècle apr. J.-C., durant l'époque byzantine, grâce à son évêque, Saint-Nicolas et elle devint la capitale économique de la Lycie.


À partir du VIIe siècle, de nombreux raids arabes provoquèrent son déclin rapide. Il est probable que les négociants et les hauts dignitaires qui quittèrent la ville et elle fut progressivement désertée par les habitants pour tomber dans l'oubli à partir du XIIe siècle

 

 

Organiser sa visite

À partir d'Antalya, il faut compter deux heures de voiture par la route côtière qui longe le golfe jusqu'à Phaselis puis s'enfonce dans les montagnes en offrant de belles perspectives. Vous traversez ensuite la station balnéaire de Finike pour aboutir à Kale.

 

Myra est située à flanc de montagne, à proximité de Kale. C'est bien fléché.

 

Il faut compter deux heures pour une visite complète du site qui se compose essentiellement de la nécropole ouest***, de la nécropole est* et du théâtre romain**.


Après cette visite, vous pouvez profiter de la plage dans une des stations balnéaires situées sur la route d'Antalya, à Phaselis ou à Beldibi par exemple, et visiter les maigres vestiges de Phaselis.

 

 

La nécropole ouest***

La nécropole située à l'ouest du site est impressionnante avec ses très nombreux tombeaux creusés dans le rocher et dont les frontons sont décorés de reliefs.  

 

Vous apprécierez plus particulièrement les tombeaux à voûte triangulaire ainsi que le tombeau** doté d’un superbe bas-relief représentant le défunt. Son épouse et ses serviteurs sont assis derrière lui, alors que devant lui, se trouvent son fils tenant un bol et sa fille.

Sur le côté gauche du tombeau, on voit le père vêtu de ses habits de guerrier, il porte fièrement sa lance et de la main droite et prend le bouclier que lui tend son fils.

 

V97-Turc88 tombeaux de Myra vue générale

Photo Michel Ledeuil : Myra nécropole ouest tombeau des guerriers

          

V97-Turc90 tombeau de Myra

Photo Michel Ledeuil : Myra nécropole ouest ornement d'une tombe à roc

 

Daté du cinquième siècle av. J.-C. ce tombeau vous replonge dans l’atmosphère guerrière et d’insécurité dans laquelle se trouvaient toutes ces cités. Il fallait être fort pour garder sa liberté et celle de ses enfants ou bien succomber au combat ou pire, être traîné en esclavage.

 

Vous passez d'un tombeau à l'autre afin de découvrir de multiples détails ou ornements. Le tombeau à roc qui représente, sur le fronton, deux guerriers partant au combat, est un bon exemple.

 

Tous les tombeaux sont éventrés. Ils ont été fouillés et pillés, sans doute au départ par les habitants eux-mêmes.

 

Il est inutile, par conséquent, d'espérer y trouver un trésor et la visite interne, même avec une lampe de poche, ne présente que peu d'intérêt.

 

La nécropole ouest se visite sans qu'il soit nécessaire de faire de l'escalade, d'autant plus que des aménagements récents en facilitent l'accès.

 

       

V97-Turc95 tombeau de Myra Michel

Photo Jeannine Ledeuil : Myra la nécropole ouest

Le théâtre**

Le théâtre, dans son état actuel, a la structure classique de l'époque romaine. Il aurait été reconstruit après un tremblement de terre qui s'est produit en 141 apr. J.-C.

V97-Turc97 Myra Jeannine et le théâtre

Photo Michel Ledeuil : Myra le haut de la cavea du théâtre

       


Les 38 rangs de gradins et les galeries qui permettaient d'accéder à la cavea sont très bien conservés.

 

La cavea est répartie sur deux étages. L’entrée* du théâtre et les vestiges du mur de scène permettent de bien appréhender l’espace et d'imaginer comment se faisaient les accès aux gradins et les représentations.

 

Les dernières rangées ont été remplacées par un mur de protection pour les combats de gladiateurs. 

 

Le site domine une plaine fertile avec une multitude de serres, dans lesquelles sont cultivés des tomates et d'autres légumes.




 

La nécropole est*

La nécropole orientale est difficilement accessible par un sentier taillé à flanc de rocher. Si vous avez le courage de monter jusque-là, vous serez récompensé en découvrant un des tombeaux décorés de grands reliefs* et vous aurez moins de monde que dans la nécropole ouest.

 

Vous pouvez également admirer les tombeaux en restant au pied de la falaise rocheuse, avec des bonnes jumelles ou un bon zoom.

 

L'église Saint-Nicolas*

Elle se dresse au centre du village de Demre. Saint-Nicolas était l'évêque de Myra au IVe siècle et fit de Myra un siège épiscopal. Il est vénéré dans les pays de l'Est et reste très présent dans l'esprit des enfants puisqu'il est le "père Noël" qui distribue les cadeaux.

 

L'église, d'architecture byzantine, vaut la peine qu'on s'y arrête. Cependant, l'intérieur est d'une grande sobriété. Les murs de brique sont nus, sans mosaïque et le tombeau de Saint-Nicolas a été éventrée et reste en mauvais état. Rien n'indique d'ailleurs que ce tombeau ait abrité le saint. Le gisant sculpté sur le couvercle du sarcophage est une femme et les morceaux qui constituent le "tombeau du père Noël" sont disparates. 

 

Les quelques ossements retrouvés sont exposés dans le musée d'Antalya.