Rome musée Altemps
Situé dans un beau palais, non loin de la piazza Navona, le musée Altemps** expose un grand nombre de statues antiques qui sont présentées avec soin dans de nombreuses petites salles.
Ces sculptures font partie de la collection rassemblée par le cardinal Ludovico pendant la première moitié du XVIIe siècle pour embellir sa villa.
Vous pénétrez dans le musée par la cour d'honneur du Palais Altemps, construit en 1471. La cour est dominée par la très belle loggia** que vous emprunterez tout à l'heure pour voir les oeuvres exposées à l'étage.
La cour un peu austère est ornée d'un grand nombre de statues romaines. Sur la gauche, vous découvrez dans un certain nombre de salles des bustes de marbre.
Remarquez le splendide buste de la déesse Déméter (Céres pour les Romains). Son visage dépeint la tristesse infinie. Sa fille Perséphone a disparu après son enlèvement par son mari jaloux, le dieu des Enfers, Hadès. Elle a quitté l'Olympe devant le refus de Zeus de l'aider à retrouver sa fille.
Photo Michel Ledeuil: musée Altemps à Rome la cour d'honneur du palais |
Photo Michel Ledeuil : buste de Déméter |
Les œuvres les plus surprenantes, à défaut d’être les plus belles, sont les statues antiques qui ont été restaurées par Algarde et le Bernin.
Ces deux sculpteurs du dix-septième siècle ont fait le pari stupide de remettre des bras ou une tête sur des statues antiques représentant Vénus ou Athéna, mais avec leur vision du classicisme de leur époque. C’est d’ailleurs un bon exercice de voir combien les modèles dits classiques ont évolué entre ces deux époques.
Les statues ci-dessous sont situées dans des salles du rez-de-chaussée du palais. La statue d'Athéna est complétée d'un arbre d'olivier autour duquel s'enroule un serpent sacré. Ce sont les attributs d'Esculape et non pas d'Athéna.
La statue d'Aphrodite au bain est un grand classique avec le geste de pudeur alors qu'elle a entendu un bruit suspect. Sa coiffure est d'époque romaine.
La statue de son amant Arès, le dieu des carnages est superbe et pleine de fantaisie. Il a ses attributs classiques avec son bouclier et ses armes, mais également un bambin entre les jambes. Il s'agit d'Eros, l'enfant qu'il a eu avec sa maîtresse Aphrodite. Arès est triste. Il a quitté l'Olympe après une brouille avec les autres dieux et il sait qu'Aphrodite le trompe avec d'autres amants.
Photos Michel Ledeuil : musée Altemps à Rome : statues antiques représentant Athéna Aphrodite et son amant le dieu des carnages Arès |
Les statues ci-dessous sont situées dans des salles du rez-de-chaussée du palais. La statue d'Athéna est complétée d'un arbre d'olivier autour duquel s'enroule un serpent sacré. Ce sont les attributs d'Esculape et non pas d'Athéna.
L'une des oeuvres les plus curieuses du musée est le trône Ludovici. Il représente, comme scène principale, la naissance de la déesse Aphrodite. Elle est aidée par deux jeunes femmes qui la sortent de la mer tout en cachant sa nudité. Aphrodite semble toute surprise, presque hébétée.
Elle va découvrir le monde sur l'île de Chypre. Les deux divinités qui l’assistent sont probablement les Heures qui ponctuent le rythme du temps et dont la déesse deviendra le symbole.
Les Heures sont sans doute Augé, la première lueur du jour et Anatolie qui symbolise la levée du soleil.
Sur les côtés sont présentés deux aspects de la femme. A droite, il s'agit de la femme au foyer. Enveloppée dans son péplos, elle s'occupe de la maison. A gauche, il s'agit d'une courtisane, toute nue, qui joue de la flutte pour attirer l'homme.
Photo Michel Ledeuil : musée Altemps : le trône Ludovici et la naissance de Vénus et sur les côtés la femme au foyer et la courtisane nue jouant de la flutte |
Bien d'autres statues sont exposées dans les salles du rez-de-chaussée. Elles sont toutes inspirées plus ou moins librement de la mythologie grecque.
Une statue est considérée comme le portrait d'Héra. Dans une autre salle on découvre par deux fois Aphrodite accroupie au bain. L'une d'entre elles fait apparaître un dauphin, l'un des attributs de la belle déesse née de l'écume de la mer.
L'autre statue est inspirée du mythe de Dionysos avec un silène qui attire une ménate ou une nymphe pour profiter d'elle.
Photo Michel ledeuil : musée Altemps. statue d'Héra |
Photo Michel ledeuil : musée Altemps. statues de Vénus et Amour de Psyché |
Photos Michel Ledeuil : Rome musée Altemps : statues d'Aphrodite avec Eros et un dauphin, d'Aphrodite acroupie au bain, d'un Silène qui courtise une ménate |
Vous montez à l’étage pour découvrir la belle loggia avec ses citronniers, ses fresques en trompe-l’œil et son plafond finement décoré.
Photo Michel Ledeuil : Musée Altemps la belle loggia du premier étage |
Photo Michel Ledeuil : Musée Altemps décoration du plafond de la loggia |
Vous pénétrez ensuite dans les autres salles d’exposition qui présentent de nombreuses œuvres d’art, parmi lesquelles se trouve un immense sarcophage romain avec des hauts-reliefs très expressifs, de guerriers romains et de barbares vaincus.
Photo Michel Ledeuil : Musée Altemps, de la loggia vers les salles d'exposition |
Photo Michel Ledeuil : Musée Altemps grand sarcophage romain |
Photo Michel Ledeuil : musée Altemps |
Vous pénétrez ensuite dans les autres salles d’exposition qui présentent de nombreuses œuvres d’art, parmi lesquelles se trouve un immense sarcophage romain avec des hauts-reliefs très expressifs, de guerriers romains et de barbares vaincus.
Dans la même salle, une grande statue nous présente le suicide d’un Galate. La gestuelle n’est pas terrible et le corps de sa femme dont on devine la mort est un peu rigide.
Cette statue fut découverte en même temps que le Galate blessé, de meilleure facture, exposé dans le musée Capitolin.
Les Galates étaient un peuple d’origine celte qui s’était installé en Asie Mineure.
Beaucoup de Galates servirent dans les rangs des armées romaines avant d’être pourchassés et vaincus par les légions qui étendaient progressivement leur territoire jusqu’à la frontière perse. |
Après cette visite, vous pouvez revenir vers la piazza Navona*** pour s’installer à une terrasse et y goûter une bière ou un vin blanc en jetant un œil amusé sur les clowns qui divertissent les Romains en se moquant des passants, puis d’aller faire une balade sur les rives du Tibre.