Rome Galerie Barberini

Cette superbe galerie, à l’allure un peu vieillotte, présente un ensemble d’œuvres picturales extraordinaire. Elle vous permet ainsi de découvrir les plus beaux tableaux de certains artistes majeurs.

Elle se situe dans un grand palais renaissance, dans un quartier central mais à l’écart de toute autre curiosité. 

 
Nous vous conseillons de rejoindre la place du Triton, par le métro ou par le bus. Cette place, qui doit son nom à la fontaine placée en son centre, se trouve au milieu d’un quartier animé avec des tavernes et des bars sympathiques mais bruyants.

 

2014-ROME-3070 place du Triton

Photo Michel Ledeuil : Rome place du Triton

       

2014-ROME-3075 palazzo del BaberiniPhoto Michel Ledeuil : Rome façade du palazzo Barberini


La galerie Barberini, située à l'écart des circuits touristiques, n’a jamais beaucoup de visiteurs. 

Faites attention aux horaires de fermeture du shop, une demi-heure avant la clôture. Comme il est interdit de faire des photos des œuvres exposées, il est préférable d’acheter des reproductions ou une documentation avant de commencer la visite.  

 

Les Caravages sont rassemblés dans une grande salle particulièrement sombre mais qui met bien en valeur les coloris et les contrastes voulus par l'artiste.

Parmi les œuvres majeures, nous pouvons citer Judith qui découpe la tête d’Holopherne avec répugnance et témérité ainsi que le magnifique et curieux tableau qui présente Marie qui désigne sa mère Anne à son enfant.

Anne a l'air d'une robuste paysanne. Ce thème est assez courant dans l'oeuvre du peintre. Elle tient un poulet dans ses mains à moins qu'il s'agisse de la colombe de la paix en mauvaise posture.

   

2014-ROME-3125-Caravage Judith et Holopherne      Rome08-702 Madonna col bambino et i Anna

 

Vous découvrirez également des œuvres moins connues comme « L’Angelo custode » (l’Ange gardien) de Pietro di Cortona. Il y a beaucoup de mouvement dans cette peinture** où l’on voit un ange au visage et au drapé superbe, emporter un enfant vers le royaume des cieux. Les nuages sont noirs comme la mort alors que la clarté provient de l’angle gauche du tableau dans la direction que nous montre l’Ange.


La « madonna col bambino » de Giulio Pippi est dans la grande lignée des classiques italiens et n’apporte donc aucune originalité si ce n’est ce flou qui me rappelle les œuvres d’Andrea del Sarto.

 

« La petite gardienne » réalisée par François Boucher n’a rien d’une bergère avec son panier de fleurs, sa coiffure soignée et sa robe ample faite d’un beau tissu. Le visage, peint de profil, est juvénile et nous fait penser à une jeune fille qui attend un amour galant.

 

2014-ROME-3110-Pietro da Cortona Barberini

L'ange gardien de Pietro di Cortona

      

2014-ROME-3115-Guilio Pippi Madone col Bambino Barberini

Madonna col bambino de Giulio Pippi

      

2014-ROME-3100-François Boucher la petite gardienne Barberini

La petite gardienne de François Boucher

 

Rome08-705 Guido Reni Beatrice Cucci

Portrait de Béatrice Cenci par Guido Reni

      

Le portrait de la malheureuse et tendre Beatrice Cenci merveilleusement représentée par Guido Reni.


« L’ange du parricide » n’aurait pas déplu à un tragédien grec. Le drame s’est produit en 1598, Francesco Cenci, chef de la riche famille et trésorier du pape Pie V, se conduisait au sein de sa famille, en véritable tyran et faisait preuve de cruauté et de perversité.

 

Il gérait sa gent comme les Romains de l’antiquité et sa tendre fille se révolta. Soutenue par son frère Giacomo et sa mère Lucrezia, elle organisa son assassinat.  


Malgré l’opinion publique qui lui était favorable compte-tenu des pratiques incestueuses avérées et de crimes commis au sein de la gent, les coupables furent décapités après un an d’incarcération sur la piazza di Ponte San Angelo.


Ce tableau mieux que Stendhal qui évoque les faits dans l’une de ses chroniques italiennes nous montre la pauvre jeune fille, fraîche, et les yeux humides du chagrin liés aux sentiments d’injustices et aux humiliations subies par celui qui abusait d’elle au lieu de la protéger.

 

 

 

Le nu féminin vu de dos de Pierre Subleyras est une œuvre récemment exposée ce peintre français, contemporain de François Boucher.

 

Pierre Subleyras est né en 1699 à Saint-Gilles-du-Gard et décédé à Rome en 1749. Subleyras fut admiré pour la rigueur et la force de ses compositions qui annoncent déjà le néo-classicisme.

 

Ce nu se caractérise par une touche délicate et des coloris remarquables, extrêmement raffinés qui tranche avec les horribles représentations des nus féminins d’un Rubens par exemple ou des tableaux légers qui étaient à la mode sous le règne de Louis XV.

      2014-ROME-3120-Pierre Subleyras nu feminin de dos Barberini

 

Rome08-701 La Fornarina

La Fornarina par Raphael Sanzio

      

Il s'agit probablement du dernier tableau réalisé par Raphael Sanzio quelques mois avant sa mort survenue en 1520. Il n'est même pas sûr qu'il ait été terminé par lui-même et il fût vendu par l'un de ses élèves.


On ne connaît rien de La Fornarina. Il est probable qu'il s'agisse, non pas d'une boulangère mais d'une prostituée qui lui servait de modèle et qui devint certainement la maîtresse du peintre.


On la retrouve dans un certain nombre d'œuvres de Raphael, notamment dans un superbe tableau exposé dans la Galerie Pitti à Florence.


Le tableau est loin d'être parfait, mais si vous vous trouvez devant vous serez séduit par le visage de la jeune femme.

Elle ramène, dans un geste de fausse pudeur, un linge transparent mais sans couvrir ses seins. Ce geste n'a pour seul objectif de développer le désir. Si vous vous déplacez latéralement vous verrez qu'elle vous suit du regard.


Elle a le haut de la poitrine et les bras bronzés, signe qu'elle n'hésitait pas à sortir dans la rue avec des robes fort décolletées. Ceci était mieux toléré à Florence ou à Rome qu'à Naples où la rigueur espagnole s'imposait.