Athènes musée archéologique national
Le musée archéologique national est entièrement consacré à l’art antique de la période néolithique à l’époque gréco-romaine.
Il rassemble les principales œuvres d’art provenant des fouilles réalisées dans les grands sites antiques, à l’exception de ceux d’Olympie, de Delphes, de la Crête et des sites macédoniens.
Il est situé à 500 mètres au nord de la place Omonia, dans un beau bâtiment avec des colonnades cannelées et des chapiteaux ioniens. Il est surmonté de quatre statues antiques.
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Photo Michel Ledeuil : entrée du musée archéologique national d'Athènes |
Organiser sa visite.
La disposition des salles et la manière dont les différentes œuvres sont exposées ne sont pas propices à une visite basée sur un ordre chronologique strict.
Ne vous précipitez pas sur les salles des antiquités mycéniennes ou autres salles recommandées par les guides. Vous aurez beaucoup de groupes jusqu’à 12 heures 30 et il vaut mieux garder le meilleur pour la fin.
Prenez votre temps. Il vous faut compter trois heures de visite au minimum et une demi-heure dans la cafétéria située au sous-sol dans un patio où vous découvrirez par la même occasion un grand sarcophage et une mosaïque qui représente Méduse.
La prise de photo sans flash est autorisée. Vous pouvez photographier les œuvres d’art mais sans qu'aucun de vos proches soit sur la photo. C’est curieux mais les Grecs pensent limiter ainsi la prise de vue à des fins commerciales.
Après avoir pris vos billets et laissé vos sacs au vestiaire, je vous conseille de commencer la visite par l’aile gauche qui vous permet d’accéder aux salles 7 à 14.
Œuvres de l’art archaïque**
C’est dans cette partie que sont exposés un grand nombre de Kouros, ainsi que de nombreuses autres statues datant des premières années de l'art classique ancien (550-500 av. J.-C.).
Vous découvrirez ainsi une grande amphore à décoration géométrique et dans les salles suivantes des statues de Kouroi et de Koroi, ainsi qu'un bas-relief représentant un guerrier découvert au cap Sounion et un superbe sphinx.
Les photos ci-dessous vous permettent d'apprécier le travail des artistes. Les parures du sphinx, la chevelure du Kouros ou les diadèmes sont sculptés avec une grande finesse et les visages ne sont pas exempts d'expression.
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique : amphore géométrique |
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique : kouro et Koré |
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique sphinx |
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique : détail d'un des Kouroi |
Œuvres de l’art classique***
L'époque classique s'étale sur la longue période qui précède la conquête de la Grèce antique par les macédoniens (500 - 350 av J.- C.).
Les oeuvres présentées sont des témoignages sévères qui annoncent toutefois la naissance de la sculpture grecque dont l'apogée est contemporain de Périclès, des grands tragédiens Euripide, Sophocle et Eschyle et de Praxitèle.
Durant cette période, les temples archaïques font place aux temples à colonnes rectifiées comme celui du cap Sounion*** ou le Parthénon***.
Vous découvrez la splendide statue de bronze*** représentant Poséidon qui tenait de sa main droite son trident. Certains archéologues l'attribuent à Zeus qui lance l'éclair. Ce qui importe c'est la détermination dans le geste et la noblesse du visage.
Cette statue a été découverte en 1928 au large du Cap Artémision au nord de l’île d’Eubée. Le navire qui transportait une cargaison hétérogène a fait naufrage et les bronzes qu’il transportait ont pu traverser les siècles au fond de la mer sans trop de dommage.
Les autres œuvres célèbres retrouvées à la suite d’un naufrage et exposées dans le musée sont l’Éphèbe de Marathon et le cheval et son jockey.
Photo Michel ledeuil : musée archéologique détail de la statue de Poséïdon |
Photo Michel ledeuil : musée archéologique le cheval et son jockey |
Ces photos montrent trois des quatre faces de la base à relief d'une statue de Kouros. Les scènes représentées évoquent des scènes de lutte entre athlètes, de jeunes athlètes à l’entraînement et des jeunes gens qui s’amusent en dressant un chien contre un chat.
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Photo Michel Ledeuil musée Archéologique d'Athènes : base à relief d'un Kouros |
Photo Michel Ledeuil musée Archéologique : base à relief d'un Kouros |
Photo Michel Ledeuil musée Archéologique : base à relief d'un Kouros |
Dans cette salle, vous trouvez également une oeuvre puissante représentant le Minotaure.
Les autres salles sont essentiellement consacrées à une série de stèles retrouvées, pour la plupart, dans le cimetière du Céramique. Les scènes qui sont représentées méritent qu'on s'y attardent. Elles marquent le chagrin, le regret, le dernier adieu du ou de la défunte.
Photo Michel ledeuil : musée archéologique : stèle funéraire |
photo Michel Ledeuil : musée archéologique détail d'une stèle funéraire |
Dans les photos ci-dessous, on découvre tour à tour la désespérance du mari qui vient de perdre sa femme, la jeune femme qui regarde une dernière fois un bijou qu'elle a pris dans un coffret que lui tend une servante, la jeune femme qui donne ses derniers conseils à son fils et à sa fille avant de rejoindre le royaume d'Hadès et de Perséphone.
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique |
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique |
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique |
La première stèle ci-dessous nous présente une scène familiale avec le repas d'un homme, sans doute le défunt, en présence de sa femme avec laquelle il converse et ses deux fils et le chien fidèle qui niche sous la table.
La seconde stèle représente l'adieu d'un éphèbe. Rien ne permet de connaître les origines de sa mort mais comme il n'y a aucune allusion à un équipement militaire, on pense qu'il s'agit d'un décès accidentel ou à la suite d'une maladie.
Photo Michel ledeuil : musée archéologique d'Athènes : stèle funéraire |
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Dans une autre salle, sont exposés de nombreux d’objets provenant des fouilles d’Epidaure. Il s’agit de fragments de frise qui ornaient le fronton du temple d’Esculape. Il raconte un épisode de la guerre de Troie avec notamment la lutte de Penthésilée contre les Grecs avant qu’elle soit tuée par Achille.
Il y a également des acrotères et des ex-voto représentant les différentes parties du corps ayant été soignés par le demi-dieu et une stèle présentant des soins réalisés par Esculape : le patient est veillé par un disciple durant la nuit qu'il passe dans l'abaton d'Epidaure puis se fait soigner sa plaie à l'épaule par le demi-dieu. La scène suggère que l'adolescent aurait été mordu par un serpent.
Photo Michel Ledeuil : frise du fronton du temple d'Esculape : Penthésilée |
Photo Michel Ledeuil : acrotères et ornements du temple d'Esculape |
Photos Michel Ledeuil : musée archéologique d'Athènes : nymphe d'un fragment du temple d'Esculape et ex-votos en remerciement du demi-dieu |
Œuvres de l’art hellénistique**
La période hellénistique est illustrée par de nombreuses statues en marbre ou en bronze exposées dans plusieurs salles.
Cette période est celle de l’exubérance qui entraîne un renouveau de la sculpture. Les artistes, à travers les expressions ou la gestuelle, traduisent les émotions des personnages qu’ils représentent.
Photo Michel ledeuil : musée archéologique : statues hellénistiques |
Photo Michel ledeuil : combat des Amazones contre les Grecs |
Le petit réfugié |
La photo ci-dessus représente le combat entre une Amazone et un guerrier grec. Les combattants se protègent de leur bouclier, mais leurs armes ont disparu. La qualité des drapés des vêtements des jeunes femmes et le réalisme des gestes donnent une grande densité dramatique à la scène.
La deuxième Amazone, qui semble résister aux coups d'un autre guerrier invisible sur cette stèle, suggère que l'on se trouve en présence d'une des nombreuses batailles qui opposa Athènes et Thèbes aux Amazones.
La statue présentée ci-contre est connue sous le nom du "Petit Réfugié". Cette statue a été ramenée de Smyrne par les Grecs d’Asie Mineure qui ont dû fuir leur pays sous la pression des Turcs durant la Grande Catastrophe de 1922. Le petit garçon, nu sous son capuchon, serre son petit chien contre son coeur. Son visage exprime l'innocence et l'espoir. Elle a probablement orné le tombeau d'un jeune enfant mais on ne connaît pas sa provenance exacte. |
La plus belle statue hellénistique*** du musée est incontestablement celle qui représente Aphrodite et Pan. Elle a été découverte lors des fouilles effectuées dans l'île de Délos.
Pan, avec ses cornes, son visage de monstre et ses pieds de bouc est toujours plein d’appétits sexuels. Il fait des avances érotiques à la belle déesse.
Aphrodite, qui sort nue de son bain, pose pudiquement une main sur son bas-ventre pour cacher son sexe. Rien n’indique chez elle la crainte ou le désir de fuir. Elle jette un regard amusée sur ce dieu dont on connaît la réputation et qui tente sa chance auprès de la Déesse.
Symbole de l'amour pur, Eros l’aide à repousser Pan de son bras gauche tout en raisonnant le dieu intrépide et avide du désir violent qu'il éprouve pour la belle Aphrodite.
La superbe représentation d’Aphrodite est celle d’une beauté classique et épanouie. Elle est bien mise en valeur par cette œuvre savoureuse.
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Photo Michel Ledeuil : Aphrodite et Pan |
Œuvres de l’art romain*
Après la conquête du monde grec par les Romains, les oeuvres d'arts se décomposent en trois catégories, celles qui prolongent la période hellénistique avec les statues de divinités comme Esculape, celles qui servent la propagande romaine par leur gigantisme, celles du portrait qui se généralisent.
Les Romains ont un pouvoir d'achat important et ils sont séduits par les oeuvres qu'ils découvrent dans le monde grec. Ils commandent de nombreuses copies des oeuvres originales qui ont, de nos jours, parfois disparu. Le Discobole ou le tireur d'épine ou encore Aphrodite sortant de son bain ont eu plusieurs dizaines de copies connues.
Les oeuvres d'art de la période allant du 1er siècle av. J.-C. à la fin du quatrième siècle de notre ère, sont exposées dans trois salles.
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique d'Athènes |
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique d'Athènes ménade endormie |
Dans une salle consacrée à la période greco-romaine, deux oeuvres retiennent particulièrement l'attention.
La statue d'Esculape tout d'abord qui provient du sanctuaire d'Epidaure, et celle d'une ménade endormie.
Photo Michel Ledeuil : Esculape |
La représentation du Dieu guérisseur, qui est honoré dans plus d'une centaine de sanctuaires dans le monde romain, apparaît dans sa forme définitive. Il s'est laissé pousser la barbe qui est frisée selon la mode du temps de Périclès et flatte de sa main gauche le serpent sacré qui s’enroule autour de son bâton.
L'autre oeuvre***qui représente une Ménade endormie a été réalisée sous le règne de l'empereur Hadrien, soit aux environs de 120 apr. J.-C. Elle a été découverte au sud de l'acropole d'Athènes, dans les vestiges d'une luxueuse résidence.
Le visage est d’une grande beauté, aux traits calmes dans le sommeil. Le corps abandonné avec une jambe repliée sur l’autre suit le mouvement de la roche sur laquelle il repose et dont il est isolé par une couverture ou une peau d’animal.
La tête repose sur le bras droit replié et la fine poitrine de la jeune femme est habilement suggérée. Cette position n'est pas sans rappeler celle de la statue d'Hermaphrodite qui est exposée dans le musée Massimo à Rome. A tel point que j'ai failli confondre les deux personnages lors de ma première visite.
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De nombreux portraits ou têtes de fragments de statues, sont exposées dans les deux autres salles.
Les photos ci-dessous représentent la tête d'une servante** dont les traits dégagent une infinie détresse, un portrait de Sabine, nièce de l'empereur Trajan et femme de son successeur Hadrien, un portrait de femme à la belle chevelure ondulée.
Photos Michel Ledeuil : musée archéologique d'Athènes : portrait d'une servante déprimée, de Sabine la femme d'Hadrien et d'une jeune romaine |
Les fresques d'Akrotiri***
En montant au premier étage, vous accédez aux objets et fresques découverts lors des fouilles, toujours en cours, dans la ville d'Akrotiri.
Cette ville située dans l'île de Santorin a été enfouie sous les cendres et les scories du volcan. La terrible éruption qui s’est produite vers 1.540 av. J.-C. a ruiné la civilisation minoenne.
Les très belles fresques***que vous avez devant vos yeux ont été extraites des maisons ensevelies dans la rue et le carrefour actuellement dégagé.
Si vous effectuez un séjour dans la splendide île, la plus au sud des Cyclades, je vous conseille de faire cette visite.
Photo Michel Ledeuil: fouilles à Akrotiri dans l'île de Santorin |
Photo Michel Ledeuil: fouilles à Akrotiri dans l'île de Santorin |
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique d'Athènes : fresques d'Akrotiri |
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique d'Athènes : fresques d'Akrotiri |
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique d'Athènes : fresques d'Akrotiri |
Les fresques décoraient sans doute la chambre des enfants. D’une grande fraîcheur, avec des coloris superbes, elles donnent beaucoup de mouvement.
Ces fresques sont contemporaines des palais minoens et, notamment de Knossos. Elles démontrent combien la civilisation minoenne était épanouie avant d’être détruite par le terrible cataclysme provoqué par l’explosion du volcan et le tsunami qui s’en suivit.
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Les autres collections*
Dans de nombreuses salles restaurées depuis peu, vous découvrirez une grande série de vases de l’époque classique, d'urnes funéraires à fond blanc et des statuettes de bronze.
La présentation est très soignée et l’ensemble des objets est bien mis en valeur.
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique d'Athènes : salle des vases |
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique d'Athènes : vases |
Les antiquités mycéniennes***
La salle centrale du rez-de-chaussée du musée abrite le résultat des fouilles de Mycènes et de Tirynthe.
Vous découvrez, avec émerveillement, les nombreux objets présentés dans de magnifiques vitrines. Le masque d’Agamemnon** est en or repoussé. C'est le plus beau des masques provenant des tombes du cercle A de Mycènes.
Les diadèmes en or et les bijoux provenant des tombes du cercle A sont exposés dans une vitrine à la manière d'une bijouterie de luxe. Le beau diadème*** est fait de fines lamelles travaillées au repoussé.
Il y a également des poignards au décor incrusté représentant des félins ou une chasse aux lions.
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique masque d'Agamemnon |
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique vitrine mycénienne |
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique diadème en or |
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique vitrine mycénienne |
Ces deux fresques découvertes, l'une à Thyrinthe et l'autre à Mycènes, vous montrent les tenues vestimentaires des femmes achéennes. Elles avaient les cheveux longs tressés et des habits seyants très colorés.
Elles aimaient se parer de colliers, de pendentifs et de bracelets. Ceux qui sont exposés dans la vitrine ci-dessus ont été découverts dans plusieurs sépultures féminines.
Photo Michel Ledeuil: fragment de fresques provenant de Thyrinthe |
Photo Michel Ledeuil: fragment de fresques provenant de Mycènes |
Le vase des guerriers découvert par Schliemann dans une maison du quartier sud-ouest de la citadelle de Mycènes est daté de 1.250 av. J.-C. Il est donc contemporain de la guerre de Troie. Ces décorations vous permettent ainsi d'avoir une bonne image de l'équipement des soldats achéens lors de l'expédition contre la Mysie puis la Troade.
Le rhyton en argent en forme de taureau a été découvert dans la tombe IV du cercle funéraire A à Mycènes. Il devait servir pour servir le vin à la table du roi. Un autre rython en feuille d'or et en forme de tête de lion est exposé dans une autre vitrine.
Photo Michel ledeuil : musée archéologique d'Athènes : le vase des guerriers |
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique d'Athènes ; vitrine avec balance |
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique d'Athènes ; vitrine cycladique |
Les statues cycladiques**
Le musée archéologique est moins riche en statues cycladiques que le musée qui est consacré à cette civilisation, mais il dispose d'un certain nombre de statuettes qui provoque l'admiration.
Ces musiciens*** sont datés de 2.500 av. J.-C. Cela prouve que l'on jouait déjà de la harpe et d'une sorte de pipeau à deux branches.
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique les musiciens |
Photo Michel Ledeuil : musée archéologique le joueur de harpe |
Le patio de la cafétéria*
La cafétéria vous donne l’occasion de faire une pause au milieu de la visite. Pour éviter la foule, je vous conseille de vous y rendre vers midi.
C’est également l’occasion de découvrir la belle mosaïque avec, en son centre, la tête de Méduse. La décoration en spirale donne une impression de roue en mouvement.
Le grand sarcophage, exposé à proximité, vaut juste le coup d’œil. Les bas-reliefs sont assez grossiers et n’évoquent aucune scène de la mythologie gréco-romaine.
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Photo Michel Ledeuil : musée archéologique d'Athènes : le patio |
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Photo Michel ledeuil: musée archéologique d'Athènes : Aphrodite et Pan |