Les faits racontés dans ce roman s’adossent à beaucoup d’éléments historiques. Il commence en juin 1522 à Rhodes et se termine en novembre 1539, quelques mois après la mort du Vizir Ayas Mehmed Pacha de la peste et la fuite de sa favorite à Venise avec la complicité d’Hürrem la femme de Soliman le Magnifique.
Le roman commence le 2 juin 1522 à Rhodes par les prémices de l’attaque des Ottomans. Le siège de Rhodes va bientôt commencer.
Il s’agit d’un épisode important du long recul des chrétiens qui perdent tour à tour tous les bastions orientaux depuis la défaite lors de la bataille de Hattin le 4 juillet 1187 et la capture de la Vraie Croix, puis la prise de Jérusalem.
L’Empire byzantin, dernier vestige de l’Empire romain, a disparu par la prise de Constantinople en 1453, plus de soixante-dix ans auparavant.
Il s’agit d’une longue agonie commencée par le sac de la superbe capitale en 1204 par les Francs.
Ces croisés qui se montrent incapables de reprendre le royaume de Jérusalem provoquent la destruction de l’empire orthodoxe. La cupidité des Vénitiens qui prêtent leurs navires à des aventuriers et prennent part au saccage de la ville ne provoque au sein du monde catholique aucune indignation.
La civilisation grecque, déjà mise à mal par les Byzantins lorsque l’Empire Romain est devenu chrétien, a complément disparue.
Après le sac de 1204, les Vénitiens et les chefs de la quatrième croisade avortée se partagent la Grèce et construisent sur les anciennes acropoles des citadelles qui ne résisteront pas aux attaques des Ottomans lors de leur extension.
La guerre entre les Vénitiens et les Ottomans qui se déroule entre 1463 et 1479 entraine la perte de l’île Eubée (Négrepônt) et de nombreuses places fortes en Albanie et dans le Péloponnèse.
Venise conserve Chypre, mais la marine ottomane, qui a fait de nombreux progrès, rivalise désormais avec celle des Vénitiens et celle des Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem.
Lorsqu’en juin 1522 commence le siège de Rhodes, toute la Grèce est occupée par les Turcs et la méditerranée est devenue, presque exclusivement, une mer aux mains des Ottomans.
La résistance des sept cents Hospitaliers, de mercenaires et de la population enrôlée de force, pendant six mois contre une armée ottomane de près de cent mille soldats, a de quoi surprendre. Mais, malgré une artillerie puissante et des attaques multiples, mais désordonnées, les Ottomans n'arrivent pas à pénétrer dans la citadelle avant la capitulation des Hospitaliers.
Après la perte de Saint-Jean d'Acre en 1291, l'ordre des Hospitaliers s’est installé quelques années à Chypre puis conquiert l'île de Rhodes sous suzeraineté byzantine entre 1306 et 1310.
Ils ont construit une place forte avec de puissants remparts qu'ils feront évoluer au fur et à mesure des progrès de l'artillerie.
L'Ordre se dote d'une puissante marine de guerre et conserve un certain nombre de garnisons sur les îles du Dodécanèse. Ils n’hésitent pas à piller les navires marchands et à attaquer les navires battant pavillon ottoman.
Leur présence au milieu de la mer que les Ottomans dominent désormais est considérée comme une menace pour le Sultan ottoman.